Togo: Les évêques catholiques adoptent la nouvelle formule du «Pater Noster»

La Conférence des évêques du Togo (CET) a validé la nouvelle formulation de la prière du «Notre Père», à compter du 1er octobre 2017, premier jour du mois du Rosaire. Communiqué sur son site le 18 juillet 2017, elle a précisé avoir validé cette «petite évolution», après consultation auprès du Vatican.

«Cette modification est le fruit de nombreuses analyses théologiques et exégétiques», a-t-elle indiqué, rappelant qu’en 1966 déjà, «les Pères du concile Vatican II s’étaient penchés sur l’interprétation théologique de la sixième demande du Pater Noster qui était alors en usage: Ne nous laissez pas succomber à la tentation». Elle a été jugée inappropriée, et le concile a proposé une autre formulation.

«En effet au concile, le verbe grec ‘eispherô’, qui signifie littéralement ‘porter dans’, ‘faire entrer’, aurait dû être traduit par: ‘ne nous fais pas entrer en tentation ou dans la tentation’. Or, une mauvaise traduction a sorti la formule: ‘Et ne nous soumets pas à la tentation’. Cette formule est non seulement contraire à l’esprit des auteurs conciliaires, mais surtout, elle pourrait laisser supposer une certaine responsabilité de Dieu dans la tentation qui conduit l’homme au péché», a fait remarquer le communiqué de la CET, signé de son président, Mgr Mgr Benoît Alowounou, évêque de Kpalimé, au nord.
«Ce qui n’est évidemment ni juste ni acceptable», a-t-il ajouté, relevant, comme l’a noté le pape Benoît XVI que «la formulation de cette demande est malencontreuse. (Car) Dieu ne nous soumet pas à la tentation».

Le volet d’un grand chantier de traduction

«La nouvelle formulation qui est à présent retenue corrige cette erreur de traduction. Nous dirons désormais: ‘Et ne nous laisse pas entrer en tentation'», a indiqué le communiqué.
Les évêques du Togo ont saisi l’occasion de cette annonce, pour rappeler que le travail qui a abouti à cette nouvelle formulation n’est que le «volet d’un grand chantier de la Traduction Liturgique initié par l’Eglise».

Le 4 décembre 1988, lors du 25e anniversaire de la Constitution dogmatique sur la sainte Liturgie Sacrosanctum Concilium, le Pape Jean-Paul II avait alors publié la Lettre apostolique Vicesimus quintes annus sur le renouveau liturgique. Puis, le 7 mai 2001, il promulgue Liturgiam authenticam qui fixe les critères pour la traduction des livres liturgiques du latin dans les différentes langues liturgiques.
Pour la langue française, ce travail a été confié à la Commission Episcopale Francophone pour la Traduction Liturgique (CEFTL). «Un énorme travail de plusieurs années a été réalisé par cette Commission».

Le 17 juillet 2013, la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements a donné sa recognitio à la nouvelle traduction liturgique de la bible: «La Bible Traduction Officielle Liturgique» qui contient la formule: «et ne nous laisse pas entrer en tentation». La même CEFTL s’est vue aussi confier la traduction du nouveau Missel Romain. Sa sortie officielle apportera quelques améliorations, a conclu le communiqué de la CET. (cath.ch/com/ibc/gr)

Grégory Roth

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