Nigeria: au moins 11 morts dans l'attaque d'une église catholique

Au moins 11 fidèles ont été tués et plusieurs dizaines d’autres blessés, le 6 août, 2017, lors d’une attaque dans une église catholique du sud-est du Nigeria. Selon les premiers éléments, il ne s’agirait pas d’une action terroriste de Boko Haram, mais d’un règlement de comptes lié au trafic de drogue.

Selon le quotidien nigérian Vanguard, l’attaque a eu lieu vers 6h 45, au cours de la messe dominicale, dans l’église Saint-Philippe du village d’Ozubulu, dans l’Etat d’Anambra. Les assaillants sont arrivés sur les lieux à bord d’un véhicule tout terrain. L’un d’eux a pénétré ensuite dans l’édifice. L’assaillant a d’abord abattu un homme âgé avant de tirer au hasard sur les autres fidèles. Les membres du groupe armé restés en dehors de l’église ont ouvert le feu sur les personne qui fuyaient l’église. Ils se sont ensuite enfuis et non pas pu être arrêtés.

Le trafic de drogue en toile de fond?

Le bilan de l’attaque est encore incertain. Alors que la police dénombre au moins 11 morts, des médias, tels que Vanguard, annoncent 35 victimes.

Selon les premiers éléments de l’enquête, les auteurs du massacre voulaient abattre une personne en particulier. Des témoins ont immédiatement indiqué que les agresseurs recherchaient Aloysius Ikegwuonu, un homme d’affaire local. Le vieil homme tué en premier a été identifié comme étant Pa Ikegwuonu, le père de celui-ci.

Aloysius Ikegwuonu, résidant d’habitude à l’étranger, a fait construire l’église Saint-Philippe. Les assaillants ont sans doute ouvert le feu en pensant que les personnes présentes étaient de la famille de l’homme d’affaire.

Des sources de l’Eglise locale ont assuré, le 7 août, à l’agence d’information vaticane Fides qu’Aloysius Ikegwuonu est un trafiquant de drogue notoire et que les assaillants sont d’anciens complices qui voulaient se venger de lui.

Condamnations tous azimuts

Le diocèse de Nnewi, dont dépend la paroisse d’Ozubulu, a condamné l’attaque. Il a indiqué que le prêtre qui officiait n’avait pas été blessé. Pour le porte-parole du diocèse, Hygi Aghaulor, l’acte révèle «la perte du sens du sacré dans la jeune génération».

Des condamnations ont fusé de partout dans le pays. Le président Muhammadu Buhari a qualifié l’attentat de «crime épouvantable contre l’humanité» et de «sacrilège indescriptible».

Au vu des premiers éléments, la police estime improbable l’hypothèse d’un acte terroriste de Boko Haram. L’attaque n’a ainsi pas été revendiquée et le lieu du massacre se trouve très éloigné de la zone d’action habituelle du groupe djihadiste, plutôt située au nord-est du pays. (ibc/ag/rz)

Raphaël Zbinden

Portail catholique suisse

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