Genève: les Editions Labor et Fides changent de look (260494)
et volonté d’une ouverture vers une plus large public
Genève, 26avril(APIC) Les Editions Labor et Fides ont présenté lundi à
Genève quatre nouvelles publications d’importance. En même temps qu’elles
se présentaient dans leur nouvelle version: nouvelle équipe, nouvelle ligne
graphique, nouveaux projets. La plus importante maison d’édition protestante francophone change de look et vise un plus large public.
Lors d’une conférence de presse, le directeur Gabriel de Montmollin a
souligné que la maison d’Edition genevoise, tout en demeurant l’éditrice
des ouvrages de science théologique, entend s’ouvrir davantage au grand public, par des livres d’accès plus facile.
Sous le titre « Le pardon originel » Lytta Basset, pasteure à Genève, qui
recevra pour cet ouvrage le Prix Daniel Colladon lors du prochain Salon du
livre, publie une vaste étude de la souffrance, de la culpabilité et du
pardon. L’auteur part de la souffrance qui hante l’être humain dès sa naissance, de l’incapacité à communiquer le mal qu’il subit, que Mme Basset appelle « l’abîme du mal ». Elle n’est donc pas partie de concepts – le bien et
le mal – mais du « moi souffrant » de personnages bibliques, dont la souffrance n’est pas très différente du moi souffrant d’un lecteur contemporain.
Seconde parution présentée: « Les croyants non pratiquants ». Sous ce titre le pasteur loclois Felix Moser présente la vulgarisation de sa thèse de
doctorat. Celle-ci est née d’une question qui habitait le pasteur de paroisse: comment accueillir les personnes qui, tout en marquant de fortes
préventions à l’égard de l’Eglise, recourent néanmoins à ses services. Au
cours de cinq ans d’entretiens de préparation de baptêmes, mariages ou enterrements, F. Moser a recueilli plus d’une centaine de témoignages et consigné une soixantaine de « procès-verbaux », qui sous-tendent son étude sans
y figurer cependant: secret pastoral oblige.
Troisième ouvrage, « L’éthique économique » de Arthur Rich: un monument:
« C’est l’oeuvre de toute une vie », s’est exclamé le professeur Denis Muller
(Lausanne), en présentant cet ouvrage de 700 pages et en rendant hommage à
l’éthicien alémanique de renommée mondiale, décédé en 1992. Arthur Rich a
développé un modèle économique qui est celui d’une « économie sociale de
marché », un choix « qui pourrait s’avérer prophétique ». De fait, Arthur Rich
était prédestiné à faire de l’éthique sociale chrétienne: fils de boulanger, ouvrier mécanicien avant de se consacrer à la théologie, il a découvert très tôt que le mal n’est pas seulement le fait de l’individu, il est
aussi présent dans les structures. Entré en contact avec le mouvement du
« socialisme religieux », Rich va passer de la technique à la théologie, dont
il gravira les échelons jusqu’au professorat sans jamais oublier ses compagnons d’atelier.
Quatrième ouvrage: « La morale selon Jean-Paul II, réponse protestante à
une encyclique », un livre d’Eric Fuchs, professeur d’éthique à la Faculté
de Théologie de Genève.
ENCADRE
Les Editions Labor et Fides donnaient jusqu’ici sur les rayons des libraires l’image de publications sérieuses, empreintes de l’application austère que l’on attribue au calvinisme. Le jeune directeur Gabriel de Montmollin entend « casser cette image » et montrer que l’on peut continuer à publier de la théologie sans pour autant ne s’adresser qu’aux universitaires.
La modernisation des couvertures par un graphiste va dans le même sens:
mettre mieux en évidence l’identité de l’éditeur tout en donnant plus d’importance à l’image. « Il faut que, grâce à la photo, le lecteur s’interroge
sur le thème de chaque ouvrage », déclare le graphiste Pierre Lipschutz. En
outre, chacune des diverses collections, sera désormais identifiable grâce
à une couleur spécifique.
G. de Montmollin a encore de nombreux projets pour ces prochains mois,
dont une « Encyclopédie du protestantisme », somme de 1500 pages illustrées
due à la collaboration de nombreux théologiens. Labor et Fides publiera
aussi prochainement le texte « grand public » de la thèse de Daniel Cornu
concernant l’éthique journalistique, un recueil d’oeuvres de Paul Ricoeur,
la 2e partie du « Commentaire de l’Evangile de Luc » par le professeur Bovon
(anciennement Genève), et le « Commentaire de l’Evangile de Jean » par le
professeur Zumstein (Zurich). (apic/spp/pr)
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