Burundi: un membre de l'ACAT en prison

L’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT) appelle à la libération de Germain Rukuki, un ancien membre de l’organisation arrêté en juillet 2017 par les autorités burundaises. Selon l’ACAT, il risque d’être condamné pour ses activités de défense des droits humains dans son pays.

Germain Rukuki a travaillé pour l’ACAT Burundi avant que la section ne soit suspendue par les autorités, le 23 novembre 2015, puis radiée définitivement le 28 décembre suivant.

L’ancien responsable financier a été «arrêté arbitrairement par des éléments du Service national de renseignement (SNR) à son domicile, le jeudi 13 juillet 2017», indique la Fédération internationale de l’ACAT (FIACAT), dans un communiqué. Il a comparu devant le Substitut général le 1er août 2017 à Ngozi, et risque d’être condamné pour ses activités de défense des droits de l’homme.

Victime de son engagement

Avant son arrestation, à 4 heures du matin, son domicile a été encerclé par des éléments du SNR, qui, après l’avoir arrêté, ont perquisitionné les lieux, sans mandat. Ils ont saisi plusieurs ordinateurs et des documents, sur son lieu de travail.

Germain Rukuki a été détenu 14 jours dans les locaux du SNR sans avoir accès à un avocat, avant d’être transféré, le 26 juillet 2017, à la prison de Ngozi, affirme la Fédération basée à Paris

Selon la FIACAT, les charges retenues contre lui, à savoir «atteinte à la sécurité de l’Etat», ne sont qu’un prétexte à son arrestation. «Ce militant convaincu est victime de son engagement», affirme le communiqué.

10’000 prisonniers politiques

Le Burundi, dans la région des Grands lacs, est miné depuis deux ans par une violence politique provoquée par la volonté du président Pierre Nkurunziza d’exercer un troisième mandat, obtenu à l’issue d’un scrutin controversé, en juillet 2015.

Selon la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), plus de 1’200 personnes ont été tuées depuis le début de la crise. De 400 à 900 autres ont disparu et 10’000 personnes sont détenues pour des motifs politiques. Plus de 400’000 personnes ont également fui le pays. La situation est aussi critique pour les défenseurs des droits humains. (cath.ch/ibc/com/rz)

Raphaël Zbinden

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