Soudan du Sud: la cathédrale de Wau accueille 10'000 réfugiés

La cathédrale catholique de Wau, au Soudan du Sud, est devenue un refuge pour plus de 10’000 personnes ayant fui la guerre civile qui ravage le pays.

Les réfugiés ont installé de nombreux abris de fortune dans la cathédrale Notre-Dame et son périmètre. L’espace est si rare que des personnes dorment même à côté de l’autel, indique le 15 août 2017 IRIN News, l’agence d’information des Nations unies.

Le camp officiel des Nations unies s’étend de l’autre côté de Wau, la deuxième ville du Soudan du Sud. Le site est également saturé. 40’000 personnes y vivent sur 200’000 mètres carrés (25 terrains de football).

Protégés par la crainte de Dieu

La ville a été épargnée par les violences au début du conflit, en 2013, lorsque les forces loyales au président Salva Kiir et les rebelles menés par son ancien vice-président Riek Machar ont commencé à s’affronter.

La guerre a cependant rejoint la cité. En avril 2017, au moins 16 civils ont été tués par des soldats du gouvernement qui ont mis la ville à sac. Cette attaque a fait fuir 3’000 personnes, principalement des femmes et des enfants, vers la cathédrale Notre-Dame.

Le gouvernement et une de ses milices alliées a également effectué une purge de la ville en juin, dans laquelle 400 personnes auraient été tuées. «Ceux qui fuient pensent que les rebelles craignent encore Dieu et ne massacreraient pas des civils dans la cour d’une église», affirme le Père Moses Peter, qui travaille à la cathédrale. Il indique que beaucoup d’autres églises du pays abritent des réfugiés.

La nourriture commence à manquer

Le complexe de la cathédrale ressemble à un camp de réfugiés usuel, souligne IRIN News. Les ONG humanitaires ont installé des pompes à eau et des latrines. Il y a des salles de classe, des structures médicales et même de petites échoppes. La nourriture commence cependant cruellement à manquer. Le dernier approvisionnement du Programme alimentaire mondial (PAM) date de quatre mois. Les livraisons ont été suspendues après la mort de trois collaborateurs de l’agence dans les violences d’avril dernier.

Malgré cela, IRIN News relève que la collaboration entre les ONG, l’Eglise et le pouvoir local fonctionne bien. Le Père Peter demande toutefois que les autorités accroissent la protection des travailleurs humanitaires, afin que l’aide puisse arriver au plus vite. (cath.ch/irin/rz)

Raphaël Zbinden

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