Amérique latine: 200 évêques condamnent l’ouverture de l’Amazonie à l’exploitation minière

Les responsables de la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB) et de huit autres pays amazoniens, regroupés au sein du Réseau Ecclésial Pan-amazonien (Repam) ont condamné, le 28 août 2017, la décision du gouvernement brésilien d’étendre l’exploitation de la Réserve nationale du cuivre et associés (Renca). Ils qualifient cette mesure, annoncée dans un décret la semaine dernière, d’antidémocratique.

Dans un communiqué, l’Église Catholique a estimé que l’extension de la Renca était une manière «de céder aux grandes entreprises minières». Elle dénonce son caractère antidémocratique qui n’inclut «aucune consultation des peuples indigènes et des communautés traditionnelles, comme le prévoit l’article 231 de la Constitution Fédérale du Brésil de 1988 et la Convention 169 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT)»

Le document est signé par un groupe de quelque 200 évêques catholiques du Brésil, de Bolivie, de Colombie, d’Équateur, du Guyana, de la Guyane française, du Pérou, du Venezuela et du Surinam.

Une superficie supérieure à celle de la Suisse

Le gouvernement du président Michel Temer a soutenu que l’extension géographique de la concession de l’entreprise Renca va revitaliser l’activité minière brésilienne qui représente 4% du PIB du pays et produit l’équivalent de 25 millions de dollars en 2016, mais qui souffre de la réduction des taux de croissance globale et de la baisse de la consommation notamment de la Chine.

La zone, située au nord et à l’ouest de l’Amazonie brésilienne était considérée depuis 1984 «de grande valeur» en ce qui concerne sa richesse en biodiversité. Le décret signé par le président Michel Temer va ouvrir la possibilité de créer des exploitations minières sur un territoire de 47’000 km2, soit une superficie supérieure à celle de la Suisse.

«Défendez l’Amazonie !»

De leur côté, les responsables catholiques estiment que le gouvernement a cédé à des pressions de la part de parlementaires liés à des compagnies minières qui financent leurs campagnes électorales et invitent les députés et les sénateurs à se prononcer contre la décision présidentielle.

«Nous demandons aux parlementaires de défendre l’Amazonie, en empêchant que davantage de compagnies minières détruisent un de nos plus importants patrimoines naturels. Nous ne résignons pas à la dégradation humaine et environnementale», soulignent les évêques

Parmi les signataires de cette note, figurent notamment Mgr Caudio Hummes, Président du Repam et de la Commission Épiscopale pour l’Amazonie), ainsi que Mgr Erwin Kräutler, Président du Repam Brésil et Secrétaire de la Commission Épiscopale pour l’Amazonie au Brésil. Le Repam est composé de 99 diocèses répartis dans neuf pays qui possèdent tout ou partie de leur territoire en Amazonie. (cath.ch/jcg/mp)

 

Maurice Page

Portail catholique suisse

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