de conférer l’ordination sacerdotale aux femmes

Rome: Jean-Paul II confirme : l’Eglise n’a pas le pouvoir (300594)

Rome, 30mai(APIC) « L’Eglise n’a pas le pouvoir de conférer l’ordination

sacerdotale à des femmes et cette doctrine doit être définitivement tenue

par tous les fidèles »: c’est ce que confirme la lettre apostolique « Ordinatio sacerdotalis », un bref document (9 pages), qui porte la date du 22 mai,

date de la solennité de la Pentecôte et rendue publique ce lundi 31 mai.

« L’ordination sacerdotale, par laquelle est transmise la charge, confiée

par le Christ à ses Apôtres, d’enseigner, de sanctifier et de gouverner les

fidèles, a toujours été, dans l’Eglise catholique depuis l’origine, exclusivement réservée à des hommes » : c’est sur cette affirmation que s’ouvre

la lettre de Jean-Paul II, qui précise que « les Eglises d’Orient ont, elles

aussi, fidèlement conservé cette tradition ».

La mise au point intervient au lendemain de l’ordination de femmes dans

l’Eglise anglicane. Elle consiste dans un simple rappel de l’enseignement,

fondé sur la Tradition constante et universelle de l’Eglise, exposé par la

Congrégation pour la doctrine de la foi en 1976 à la demande de Paul VI

dans un semblable contexte.

C’est en effet lorsque la question de l’ordination des femmes s’est posée dans l’Eglise anglicane que Paul VI, « fidèle à sa charge de gardien de

la Tradition apostolique et désireux de lever un nouvel obstacle placé sur

le chemin qui mène à l’unité des chrétiens », rappela dans une lettre au Dr

Donald Coggan, président de la Communion anglicane (novembre 1975), que

l’Eglise catholique « tient que l’ordination des femmes ne saurait être acceptée, pour des raisons tout à fait fondamentales ». Ces raisons, écrivait

Paul VI, sont « notamment: l’exemple, rapporté par la Sainte Ecriture, du

Christ qui a choisi ses Apôtres uniquement parmi les hommes; la pratique

constante de l’Eglise qui a imité le Christ en ne choisissant que des hommes; et son magistère vivant qui, de manière continue, a soutenu que l’exclusion des femmes du sacerdoce est en accord avec le plan de Dieu sur

l’Eglise ».

La liberté du Christ

La question ayant été débattue « même parmi les théologiens et dans certains milieux catholiques », la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, à

la demande de Paul VI, clarifia la doctrine de l’Eglise sur la question

dans la déclaration « Inter signiores » (1976). Celle-ci conclut que l’Eglise

« ne se considère pas autorisée à admettre les femmes à l’ordination sacerdotale ». Aux raisons fondamentales avancées par Paul VI, observe Jean-Paul

II, le document « ajoute d’autres raisons théologiques qui mettent en lumière la convenance de cette disposition divine et il montre clairement que la

pratique suivie par le Christ n’obéissait pas à des motivations théologiques ou culturelles propres à son temps ». Paul VI devait préciser dans une

allocution (1977) que « la véritable raison est que le Christ en a disposé

ainsi lorsqu’il a donné à l’Eglise sa constitution fondamentale et l’anthropologie théologique qui a toujours été observée ensuite par la Tradition de cette même Eglise ».

Jean-Paul II renvoie à sa lettre apostolique sur la dignité de la femme

(Mulieris dignitatem, 1988), où il explique que le Christ, en n’appelant

que des hommes à être ses Apôtres, « a agi d’une manière totalement libre et

souveraine…, dans la liberté même avec laquelle il a mis en valeur la

dignité et la vocation de la femme par tout son comportement, sans se conformer aux usages qui prévalaient ni aux traditions que sanctionnait la législation de son époque ». L’Eglise a toujours reconnu comme norme constante

la manière d’agir du Christ dans le choix des douze hommes dont il a fait

le fondement de son Eglise. Ceux-ci « n’ont pas seulement reçu une fonction

qui aurait pu ensuite être exercée par n’importe quel membre de l’Eglise,

mais ils ont été spécialement et intimement associés à la mission du Verbe

incarné lui-même ». Les Apôtres ont fait de même lorsqu’ils ont choisi les

collaborateurs qui devaient leur succéder dans le ministère et « dans ce

choix se trouvait inclus ceux qui, dans le temps de l’Eglise, continueraient la mission confiée aux apôtres de représenter le Christ Seigneur et rédempteur ».

Pour Jean-Paul II, « le fait que Marie, Mère de Dieu et Mère de l’Eglise,

n’ait reçu ni la mission spécifique des Apôtres ni le sacerdoce ministériel

montre clairement que la non admission des femmes à l’ordination sacerdotale ne peut pas signifier qu’elles auraient une dignité moindre, ni qu’elles

seraient l’objet d’une discrimination; mais c’est l’observance fidèle d’une

disposition qu’il faut attribuer à la sagesse du Seigneur de l’univers ».

Un rôle irremplaçable

La présence et le rôle de la femme dans la vie et dans la mission de

l’Eglise, bien que non liés au sacerdoce ministériel, demeurent « absolument

nécessaires et irremplaçables », précise Jean-Paul II, « aussi bien pour le

renouvellement et l’humanisation de la société que pour la redécouverte,

parmi les croyants, du vrai visage de l’Eglise » (Inter signiores). Le pape

renvoie aussi à sa lettre apostolique sur la dignité de la femme, où il

rend hommage à « celles qui, fidèles à l’Evangile, ont participé en tout

temps à la mission apostolique de tout le peuple de Dieu » : saintes, martyres, mères de famille qui « ont témoigné de leur foi avec courage et qui,

par l’éducation de leurs enfants dans l’esprit de l’Evangile, ont transmis

la foi et la tradition de l’Eglise ».

Le pape rappelle aussi que « c’est à la sainteté des fidèles que se trouve totalement ordonnée la structure hiérarchique de l’Eglise », que « les

plus grands dans le Royaume des Cieux, ce ne sont pas les ministres, mais

les saints » (Inter signiores).

« Afin qu’il ne subsiste aucune doute »

Bien que la doctrine sur l’ordination sacerdotale exclusivement réservée

aux hommes ait été conservée par « la Tradition constante et universelle de

l’Eglise » et qu’elle soit « fermement enseignée par le Magistère dans les

documents les plus récents », Jean-Paul II constate que, « de nos jours, elle

est toutefois considérée de différents côtés comme ouverte au débat, ou même on attribue une valeur purement disciplinaire à la position prise par

l’Eglise de ne pas admettre les femmes à l’ordination sacerdotale ».

D’où sa mise au point : « C’est pourquoi, afin qu’il ne subsiste aucun

doute sur une question de grande importance qui concerne la constitution

divine elle-même de l’Eglise, je déclare, en vertu de ma mission de confirmer mes frères, que l’Eglise n’a en aucune manière le pouvoir de conférer

l’ordination sacerdotale à des femmes et que cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de l’Eglise ».(apic/cip/ba)

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