Le journal du chanoine Casimir Formaz mis en scène
Martigny, 15mai(APIC) Le théâtre de Martigny accueillera du 21 au 28 mai
Ahmed Belbachir pour son spectacle « Casimir ». Un spectacle écrit d’après le
journal du chanoine du Grand-Saint-Bernard Casimir Formaz, mort à l’âge de
27 ans. A mesure que la maladie le ronge, Casimir parcourt un chemin de lucidité et d’acceptation qui fortifie sa foi. C’est cette route que le comédien veut faire emprunter aux spectateurs, les invitant à s’interroger,
avec son personnage, sur le sens de la souffrance offerte.
Ahmed Belbachir découvre le journal de Casimir Formaz le 14 juillet
1993. C’est l’éblouissement. Le spectacle est monté, en hommage au courage
de Casimir Formaz et pour « remercier Dieu de la vie qu’il me donne ». Le comédien fait revivre un homme dont la foi « grandit au fur et à mesure que sa
maladie l’emporte ». Car il « s’ouvre à la souffrance des autres, ne reste
pas seul et accepte sa mort ». C’est tout un cheminement que parcourt le
jeune chanoine au fil de sa plume et qu’Ahmed Belbachir retrace sur scène.
Lucidité et foi
« Casimir », c’est le courage de vivre d’un jeune pour qui « ce qui compte,
n’est pas de vivre longtemps, mais intensément ». Le temps qui lui serait
donné, il l’a considéré comme « un délai pour aimer un maximum ». Malgré les
questions et les doutes inévitables.
Casimir Formaz veut rester lucide jusqu’au bout, comprendre pourquoi il
mourra si tôt et comment sa mort servira ceux qui restent. Il puisera son
courage dans l’union de son sacrifice du Christ: c’est seulement ainsi que
sa souffrance prendra sens. Une souffrance qui, bien loin de les séparer du
monde et de l’anéantir, l’ouvre à ses appels. Sa mort sera offrande pour
ses frères.
Cheminement douloureux, mais sans « jamais un mot de plainte, dira Mgr
Angelin Lovey devant sa sépulture. Il conjugue lucidité, intelligence et
foi jusqu’à lui faire atteindre cette sérénité devant la mort. « La question
urgente pour moi n’est pas de savoir si je vais vivre ou mourir, mais si
j’accepte la volonté de Dieu ».
« Maintenant que le chanoine Formaz a accompli son oeuvre en ce monde,
maintenant qu’il a achevé d’offrir son sacrifice et son holocauste d’amour,
peut-on croire que sa vie est finie, que sa mission est achevée? Bien au
contraire, c’est maintenant que tout comme », affirme Mgr Lovey.
Une terrible révélation
Casimir Formaz est né à Praz-de-Fort le 26 septembre 1939, dans une famille de paysans modestes. Après des études classiques à Lausanne, il revêt
l’habit des chanoines réguliers de Saint-Augustin au monastère du GrandSaint-Bernard le 4 novembre 1958. Il est ordonné prêtre le 29 juin 1964.
Puis ses supérieurs, qui le destinent à l’enseignement, l’envoient à Rome
pour y étudier la morale.
Atteint des premiers syptômes du cancer, Casimir Formaz rentre à Martigny. Dès son arrivée, il est informé de la nature de sa maladie: il voit ses
rêves et se projets d’avenir réduits à néant d’un seul coup. Il ne lui reste que quelques mois à vivre. Des mois de souffrances et d’interrogations
qu’il va traduire dans son journal, du 8 décembre 1966 jusqu’à sa mort, le
14 juillet 1967.
« Casimir » sera présenté au théâtre de Martigny chaque jour du 21 au 28
mai. Interprété par Ahmed Belbachir et mis en scène par monica Budde, le
spectacle sera donné cet automne à Lausanne. (apic/id/pr)
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