Sion: une quête diocésaine pour boucler le budget annuel

Le diocèse de Sion a sollicité les fidèles lors de sa traditionnelle quête du 1er novembre ainsi que les deux week-ends précédant et suivant la Toussaint. Les paniers qui passent dans les travées des églises valaisannes ces jours-ci doivent permettre de financer près de la moitié des recettes annuelles du diocèse… Du moins c’est ce qu’espère Stéphane Vergère, administrateur de l’évêché de Sion.

«Nous ne savons jamais ce que nous allons recevoir», indique Stéphane Vergère. A l’occasion de la quête se joue le budget annuel du diocèse dont le résultat devrait représenter presque la moitié des recettes. «Idéalement, il faudrait un million mais, soyons lucides, nous n’y sommes jamais parvenus».

Ainsi, pour boucler le budget 2017, devisé à 2,3 millions de francs, le diocèse tend le panier ces jours-ci en comptant sur un peu plus de 970’000 francs.

Des solutions de secours

En cas de pertes financières, plusieurs scénarios sont possibles. «Nous pouvons compter sur nos réserves. Mais avec 330’000 francs, nous ne pouvons guère absorber plus d’une année de pertes», concède l’administrateur. Il reste la solution de solliciter les fidèles lors d’une deuxième quête diocésaine «extraordinaire», au mois de mars de l’année suivante pour combler un déficit.
Le cas s’était présenté en 2004. «A l’époque, j’avais suggéré à Mgr Brunner (prédécesseur de Mgr Lovey, ndlr) d’établir une deuxième quête diocésaine mais il avait refusé, ne souhaitant pas trop solliciter les fidèles et ainsi garder cette deuxième quête de ‘sauvetage'».

«On peut bien sûr envisager d’autres sources de revenus mais l’évêque ne souhaite pas mettre sur pied un club des 100 ou des 1000 qui impliquerait des contributeurs privilégiés, explique l’administrateur, il est favorable au système le plus évangélique possible».

Des legs salvateurs

Le constat est sans appel: les recettes sont en baisse de façon continue. «L’an passé, sans des legs exceptionnels représentant 420’000 francs qui nous ont permis de boucler les comptes et de constituer une réserve, nous aurions subi une perte d’exploitation de plus de 240’000 francs». La quête diocésaine 2016 s’élevant à 652’000 francs avait été de 300’000 francs inférieures aux prévisions. Elle avait rapporté 100’000 francs de moins qu’en 2015.

Des revenus «stables»

Pour essentielle qu’elle soit, la quête de la Toussaint ne constitue pas la seule ressource financière du diocèse. Autre part importante des recettes diocésaines, le subside de l’Etat s’est monté à 420’000 francs en 2016. «Pour l’obtenir, je dois présenter le budget et motiver la demande de cette subvention cantonale par écrit», détaille Stéphane Vergère. Demande qui passe devant le Conseil d’Etat pour validation. Depuis 17 ans qu’il travaille à l’évêché, il n’a jamais essuyé de refus et le montant est stable depuis quelques années, «mais cela ne va pas de soi, contrairement à ce que beaucoup de gens pensent».

Egalement qualifiées de stables, la participation du Chapitre cathédral permet d’assumer les frais de personnel, la Mense épiscopale (les revenus de l’évêque qui sont transférés dans les comptes de l’évêché) et 30’000 francs octroyés par la Fédération des paroisses catholiques du canton de Vaud. L’institution participe ainsi aux frais de personnel des paroisses du Chablais vaudois situées sur le territoire du diocèse de Sion.

Le diocèse peut aussi compter sur les quêtes des confirmations et les revenus des messes appliquées. L’administrateur évoque également une aide «très appréciable» de la Mission intérieure mais qui doit être également demandée par écrit et, on le sait moins, une participation de l’Œuvre diocésaine des pèlerinages (ODP) dont une part des billets vendus aux pèlerins est prélevée au profit du diocèse.

Hausse des dons, baisse des quêtes

Depuis une dizaine d’années Stéphane Vergère remarque que les dons ont augmenté de 80’000 francs mais sans pour autant compenser la baisse continue des quêtes qui atteint les 100’000 francs. «Cela s’explique par les messes regroupées, moins nombreuses qu’avant, et la défiscalisation possible des dons». La démographie peut être une explication. Une génération de fidèles est en train de partir, observe Stéphane Vergère et il ne sait pas comment se comporteront les jeunes en âge de donner à l’Eglise.

«Tout cela reste très fragile. Chaque année nous espérons. Il n’y a rien d’autre à faire», reconnaît humblement l’administrateur. (cath.ch/bh)

Bernard Hallet

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