Sauver la vie éternelle de la mort assurée

Une journée d’études œcuménique sur le thème de l'»Espérance de la vie éternelle?» s’est tenu le 2 novembre 2017 à l’Université de Fribourg. L’occasion pour les participants issu de diverses traditions chrétiennes de confronter leur vision de la vie après la mort.

L’idée de la journée organisée par la Communauté de travail des Églises chrétiennes en Suisse (CTEC), l’Église Néo-apostolique en Suisse et l’Institut d’études œcuméniques de l’Université de Fribourg (ISO) était simple. Des membres de différentes communautés ecclésiales étaient invités à présenter l’approche de leurs Églises par rapport à l’espérance de la vie éternelle.

La méthodologie était consciemment inversée: Le point de départ n’était pas la doctrine traditionnelle de la foi, mais la pratique pastorale, examinée par rapport à ses implications théologiques. Un échange fructueux entre la théologie académique et l’expérience de la foi des membres engagés de différentes communautés a été ainsi possible, indique la professeure de l’ISO Barbara Hallensleben.

L’ouverture provocatrice a été assurée par le jeune artiste Manuel Dürr qui introduisit le public à la question à travers des œuvres de l’art moderne. «La mort ne se laisse pas photographier, imprimer ou décrire de manière exhaustive. Ni par l’art, ni par la science. Il y a toujours quelque chose qui reste ouvert. Il y a toujours un élément invisible derrière le visible. Et de nouveau, la mort devient le point de départ, pour voir un peu plus»,  a-t-il souligné.

Le professeur Ralph Kunz, réformé de Zurich, a thématisé de manière auto-critique des aspects négligés de la tradition protestante: L’espérance de la vie éternelle ne doit pas être considérée en tant que capacité de l’être humain d’affirmer et de continuer sans fin son existence individuelle : «Le désir de vivre éternellement, n’est-il pas de toute façon le sacrilège originel (Gen 3,5) de vouloir être comme Dieu, qui seul est l’éternel ?». Mais face à la réduction banale et moralisante aux choses d’ici-bas, les protestants ne sont-ils pas appelés à «sauver la vie éternelle de la mort assurée» ?

Adieux aux défunts

L’espérance de la vie éternelle dans l’éternité de Dieu laisse ses traces dans notre manière de vivre avec les malades, les mourants et les défunts dans leur existence corporelle. Stefan Schweyer, de l’Eglise libre de Bâle mit l’accent sur la présence active de la communauté des fidèles lors de l’adieu à un défunt. Dans le même sens, Augustin Sokolovski montra comme les rites des funérailles orthodoxes ressemblent presque à un acte de béatification.

Les ateliers de l’après-midi ont permis un échange en petits groupes. A côté des intervenants de la première partie de la journée, d’autres experts étaient ont partagé leurs expériences et leurs compétences avec les participants: Jürg Meier parla sur «Le réconfort par la prédication dans la cérémonie funèbre», les pasteures réformées Martina Holder-Franz et Karin Kaspers Elekes invitèrent à l’échange sur «Ce qui peut réconforter» et «Expériences du Palliative Care».

La Journée s’est terminée dans la chapelle de l’Université par un moment de silence, de recueillement, de commémoration et de prière.(cath.ch/com/mp)

 

Maurice Page

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