28e édition du festival Prier Témoigner, des impulsions pour l'unité des chrétiens

En cette année des 500 ans de la Réforme et des 600 ans de la naissance de l’ermite du Ranft  Nicolas de Flüe, le festival Prier Témoigner, les 11 et 12 novembre 2017 à Fribourg, a fourni des impulsions pour l’unité des chrétiens. Plusieurs intervenants protestants ont animé ces deux journées, démontrant qu’entre chrétiens de diverses obédiences, ce qui les unit est plus fort que ce qui les divise.

Avec une participation de 1’200 personnes, dont plus de 600 adolescents – un chiffre quasiment stable ces dernières années, mais qui atteignait près du double dans les premières éditions des années 1990 – les organisateurs se sont déclaré pleinement satisfaits.

Portée par les communautés du Verbe de Vie, d’Eucharistein et des Focolari, les 10 membres de son comité et des dizaines de bénévoles, la 28e édition du festival avait choisi ce titre évocateur: «Ensemble… tous disciples».

Les différents visages de l’Eglise

Tout en voulant rester une rencontre catholique «intergénérationnelle» qui réunit les différents visages de l’Eglise, Prier Témoigner a été cette année un peu moins dans la ligne «catho-catho», a plaisanté l’avocat fribourgeois Claude Schenker, membre du comité, en dressant dimanche le bilan de ce «festival pour la nouvelle évangélisation».

Cette année, le festival visait particulièrement, par l’échange avec des réformés et par leurs témoignages, une communion toujours croissante des chrétiens. Parmi les intervenants, le professeur de théologie et écrivain Shafique Keshavjee, ancien pasteur de l’Eglise réformée du canton de Vaud et co-fondateur de l’Arzillier, maison du dialogue interreligieux à Lausanne.  Ce dernier s’est réjoui que les organisateurs soient arrivés à toucher les jeunes qui se sont sentis accueillis et rejoints grâce à une gamme d’expériences et de rencontres plurielles, notamment avec la musique pop-rock du groupe AdorA, venu de Haute-Savoie à Fribourg pour la troisième fois.

«Ce n’est pourtant pas dans nos habitudes…»

Les jeunes étaient également présents dans les moments de silence et les moments liturgiques. «M’avoir invité a été pour moi un véritable cadeau, j’ai beaucoup appris! On a besoin de cette diversité pour les Eglises d’aujourd’hui!» Une religieuse réformée s’est dite, elle aussi, agréablement impressionnée: la procession, l’adoration du Saint-Sacrement, «pour une protestante, ce n’est pourtant pas dans nos habitudes…»

Pour cette édition, les participants – dont 4 à 500 confirmands – étaient venus du Valais, de Fribourg, des cantons de Vaud et de Neuchâtel et dans une moindre mesure du Jura et de Genève. Une cinquantaine de participants étaient venus de la mission francophone de Zurich. Quelque 400 jeunes, venus en groupe, ne sont restés que le samedi. Ce festival pour la nouvelle évangélisation s’est achevé dans l’après-midi par une messe festive à l’Université de Fribourg.

Rencontre personnelle avec Dieu

Le pasteur Keshavjee et l’abbé Nicolas Buttet, fondateur de la Fraternité Eucharistein, ont tous deux évoqué une rencontre personnelle avec Dieu qui a changé leur vie et ont témoigné en commun que ce qui unit les chrétiens est bien plus fort que ce qui les sépare … encore !

Les autres témoins du festival, dont deux couples aux racines confessionnelles différentes, ont témoigné vivre la même expérience.  Avec ses «indices pensables», l’illustrateur de bandes dessinées Brunor a cherché à transmettre l’Evangile aux ados, avant de dédicacer ses BD à succès. Les musiciens d’AdorA ont porté ce festival et conduit les participants à la louange et à l’adoration, notamment lors d’un concert rythmé et très joyeux.

Présence de l’Abbé de Saint-Maurice, Mgr Jean Scarcella

Samedi soir, 1’000 personnes ont marché sous la pluie dans les rues de Fribourg fermées à la circulation pour la circonstance. La procession aux flambeaux a abouti à l’église Ste-Thérèse, où les participants ont pu adorer le Saint-Sacrement et recevoir le sacrement du pardon, donné par une vingtaine de prêtres durant trois heures.

Le festival Prier Témoigner est mis sur pied par des bénévoles, laïcs, prêtres, séminaristes et religieux, membres de communautés et groupes constitués romands, en lien avec les évêques de Suisse, représentés cette année par l’Abbé de Saint-Maurice, Mgr Jean Scarcella.  (cath.ch/be)


Budget tenu

Le budget, qui s’élève depuis quelques années à 55’000 francs, auquel il faut ajouter 10’000 francs pour un poste de secrétaire salariée, a une nouvelle fois été tenu, confie Claude Schenker. Le comité et les dizaines de personnes engagées pour l’événement sont tous des bénévoles. Prier Témoigner se finance pour la moitié par les taxes d’inscription au festival, par des dons, des quêtes, des subventions de quelques paroisses, et d’un montant de 8’000 francs alloué par la Corporation ecclésiastique catholique du canton de Fribourg. JB


Une invitation lancée par l’Apostolat de la Prière

Répondant à une invitation lancée par l’Apostolat de la Prière, la première édition de Prier Témoigner a lieu à Fribourg en 1990 et attire 1’400 personnes, dont 500 jeunes, en présence de l’évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, Mgr Pierre Mamie. L’événement se veut au service de l’Eglise de Suisse romande, dans la perspective de la nouvelle évangélisation. Il est encouragé par les évêques de Suisse romande qui y participent régulièrement. Depuis cette date, Prier Témoigner rassemble et fait connaître les différents visages de l’Eglise de Suisse romande.

Dirigée durant plusieurs années par Daniel Pittet et par son épouse, puis par l’Abbé Alain de Raemy, l’association Prier Témoigner est actuellement conduite par l’Abbé Nicolas Glasson, Supérieur du Séminaire diocésain de Lausanne, Genève et Fribourg, Marie-Louise Zurkinden, relieuse et bibliothécaire, et Claude Schenker, avocat. JB

Jacques Berset

Portail catholique suisse

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