Elections du 4 mars à Fribourg: conseiller de paroisse, un engagement de foi

Le 4 mars 2018, près de 90% des 114 paroisses catholiques du canton de Fribourg appelées à renouveler leur conseil de paroisse le feront tacitement, c’est-à-dire sans élection, estime Georges Emery, président du Conseil exécutif de la Corporation ecclésiastique catholique cantonale. Chargés de gérer le patrimoine des paroisses et quelque 52,5 millions de recettes de l’impôt ecclésiastique, ces conseils jouent un rôle important pour la vie de l’Eglise.

Davantage encore que pour les communes, les vocations pour assurer une charge de conseiller paroissial se raréfient. Dans certains cas, des candidatures potentielles ne se manifestent même pas, faute de débats ou d’informations de la part du conseil paroissial sortant.

Pas seulement une fonction administrative et de gestion

Au cours d’une conférence de presse le 15 novembre 2017 à Fribourg, Georges Emery a admis qu’il était devenu difficile de motiver des candidats à cette fonction qui ne se résume pas à une fonction administrative et de gestion du patrimoine. «C’est également un engagement au service de l’Eglise. Mais ce n’est plus le temps, comme il y a quelques décennies, où l’on pouvait facilement solliciter les candidatures au sortir de la messe…»

Les listes de candidats, munies de la signature de personnes jouissant de l’exercice des droits politiques ecclésiastiques dans la paroisse en cause – de dix à vingt selon la taille des paroisses – doivent être déposées jusqu’au lundi 22 janvier 2018 à midi au secrétariat paroissial.

Des conseils paroissiaux incomplets, faute de candidats

Aujourd’hui, quand il faut trouver entre 5 et 9 candidats, en fonction de la taille de la paroisse, c’est souvent la croix et la bannière! Actuellement, dans le canton, 5 ou 6 conseils de paroisse qui sont incomplets, en raison de démissions en cours de mandat et d’absence de candidats pour les remplacer.

«On ne connaissait pas cette situation il y a quelques années encore. Avec quatre membres, un conseil peut encore fonctionner durant une certaine période, avec trois, cela devient problématique, mais à deux, cela ne va plus!», relève Georges Emery. Dans ce cas, la paroisse doit envisager une fusion…

Impôts ecclésiastiques: 52,5 millions de francs

Les impôts ecclésiastiques représentent, pour l’ensemble des paroisses catholiques du canton, une masse fiscale de 52,5 millions de francs, provenant des personnes physiques et des personnes morales. Ces sommes doivent être mises au service de la mission de l’Eglise, a-t-il souligné. Face à cette réalité, l’Eglise cantonale fribourgeoise lance une campagne de sensibilisation intitulée «Conseiller de paroisse, un engagement de foi».

Entouré de l’abbé Jean Glasson, vicaire épiscopal pour la partie francophone du canton de Fribourg, et du Père Pascal Marquard, vicaire épiscopal pour la partie germanophone, Georges Emery en a présenté les grandes lignes.

Tous trois, désireux d’encourager les nouvelles candidatures, ont insisté sur le fait qu’aujourd’hui, plus que jamais, les conseils de paroisse doivent avoir en tête le souci de la pastorale, «afin de permettre à l’Eglise d’accomplir sa mission à travers les quatre piliers que sont la liturgie, l’annonce de la foi, la diaconie et la communion».

Le conseiller de paroisse est un croyant

Le conseiller de paroisse est un croyant qui met du temps et des compétences à disposition pour la bonne gestion de la paroisse, a relevé l’abbé Jean Glasson. Mais, pour le vicaire épiscopal, le conseiller n’est pas seulement au service d’une corporation ecclésiastique, c’est également un baptisé qui s’engage au nom de sa foi. Et il doit travailler de concert avec l’équipe pastorale.

«Les nouvelles orientations pastorales présentées par notre évêque, Mgr Charles Morerod, le dimanche de la Pentecôte 2017, sont une invitation à revivifier notre foi et notre engagement. La campagne pour le renouvellement des conseils de paroisse s’inscrit dans cette dynamique. Par le baptême, nous portons tous la responsabilité de la vie de l’Eglise».

Des ressources au service de la pastorale

Le guide de lecture des orientations pastorales rappelle que le conseil de paroisse n’est pas propriétaire des rentrées financières de la paroisse, qui sont au service de la pastorale.

Ainsi, le conseil de paroisse gère le patrimoine de la paroisse pour le mettre à disposition de la mission de l’Eglise. Le flyer et les affiches déjà  envoyés dans les paroisses rappellent que le conseiller de paroisse s’engage au nom de son baptême et de sa foi chrétienne. Le conseil paroissial doit veiller à «la répartition équilibrée des dépenses entre la pastorale et l’administratif».

Outre la gestion administrative et financière, il est en charge de l’engagement du personnel, de la tenue des registres paroissiaux, de la coopération au sein de l’unité pastorale (UP), de la représentation de la paroisse envers les tiers et de l’information aux paroissiens. (cath.ch/be)


115 paroisses au 1e janvier 2018

Le canton de Fribourg, qui compte aujourd’hui 127 paroisses catholiques, n’en aura plus que 115 au 1er janvier 2018. La paroisse St-Laurent Estavayer, qui regroupe les douze paroisses fusionnées de l’Unité pastorale St-Laurent, verra en effet le jour le 1er janvier 2018 et dispose déjà de son conseil paroissial. Pour cette grande paroisse, il n’y aura pas cette fois-ci d’élections. JB

 

 

 

 

 

 

Jacques Berset

Portail catholique suisse

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