Le pape François au Bangladesh, sur les pas de Jean Paul II

Du 30 novembre au 2 décembre 2017, le pape François se rendra au Bangladesh. En 1986, le pape Jean Paul II est le second successeur de Pierre à fouler le sol bangladais, après Paul VI en 1970. Alors que le pays souffre de dissensions entre les différentes religions, le pape polonais appelle à une plus grande harmonie religieuse.

Dans l’avion qui le conduit au Bangladesh, Jean Paul II explique commencer sa 32e tournée à l’étranger par ce pays, car ses habitants sont «très pauvres, simples, et religieux». D’autant qu’en 1986, la Banque mondiale classe le Bangladesh au deuxième rang des pays les plus pauvres, seulement derrière le Lesotho. La mortalité infantile atteint alors 12%, et 61% de la population est illettrée.

Déplacements en rickshaw

Première étape d’une tournée de trois semaines qui mènera l’évêque de Rome jusqu’au Seychelles, la visite du Bangladesh ne dure qu’une journée et le pontife reste à Dacca, la capitale. Pour la messe, célébrée dans un stade, une chaire en forme de paillotte rurale bangladaise est installée. Quand aux déplacements du pape, certains se font à bord d’un rickshaw, sorte de pousse-pousse à pédale.

Dans son homélie devant 60’000 personnes, Jean Paul II interpelle les responsables religieux, avec un appel «pour assurer la paix et le développement, qui sont les conditions d’un futur meilleur pour toute la race humaine». «Tout le monde, en particulier les jeunes, doit apprendre à respecter les croyances des autres et à défendre la liberté de religion», insiste le pontife. En 1971, la guerre d’indépendance du Bangladesh vis-à-vis du Pakistan avait fait environ 3 millions de morts, touchant particulièrement la minorité hindoue.

Infime minorité chrétienne

Sommet de ce court voyage, l’ordination de 18 prêtres locaux par Jean Paul II au cours de la célébration eucharistique. Un nombre particulièrement élevé, alors que les catholiques sont en 1986 une infime minorité au milieu de 100 millions d’habitants, dont 86% de musulmans et 16% d’hindous.

30 ans plus tard, les chrétiens sont toujours fortement minoritaires, aux côtés de 90% de musulmans et de 9% d’hindous, pour une population totale de 169 millions de Bangladais. Et à l’image de son prédécesseur, François ordonnera 16 séminaristes.

Quant à l’appel de Jean Paul II en faveur de la liberté religieuse, il résonne encore alors que le pays est confronté à une montée de l’islamisme. En juillet 2016, des djihadistes se revendiquant de l’organisation Etat islamique (EI) ont assassiné 24 personnes dans un restaurant de Dacca. N’épargnant que ceux capables de citer un verset du Coran. (cath.ch/imedia/af/xln/rz)

Raphaël Zbinden

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