Journée des malades: préserver les hôpitaux catholiques de la loi du marché

En prévision de la 26e Journée mondiale des malades, qui sera célébrée le 11 février 2018, le Saint-Siège a publié le Message du pape le 11 décembre 2017. Le Souverain pontife y salue le dévouement des institutions catholiques et souhaite les préserver des impératifs du marché.

Tout au long de l’histoire de l’Eglise, rappelle le pape, la vocation maternelle envers les malades s’est concrétisée par une «très riche série d’initiatives». «Cette histoire de dévouement ne doit pas être oubliée», recommande-t-il, honorant la générosité et le sacrifice des institutions catholiques au service des malades, leur créativité aussi.

Néanmoins, pour l’avenir, poursuit le pontife, il s’agit de «préserver les hôpitaux catholiques du risque de l’entreprenariat qui, dans le monde entier, cherche à faire entrer la protection de la santé dans le contexte du marché, finissant ainsi par écarter les pauvres». Pour lui, la charité exige plutôt que le malade soit respectédans sa dignité, et maintenue au centre du processus de soin.

Reprenant l’image de l’Eglise «hôpital de campagne», le pontife souligne l’action des congrégations catholiques pour soigner, et pour mettre la personne humaine au centre du processus thérapeutique. Ainsi que pour une recherche scientifique qui respecte la vie et les valeurs morales chrétiennes. «Dans certaines parties du monde, remarque-t-il encore, seuls les hôpitaux des missionnaires et des diocèses fournissent les soins nécessaires à la population».

La croix n’est pas une tragédie sans espérance

Méditant sur le mystère de Marie au pied de la croix, le Souverain pontife affirme que le moteur de l’engagement des chrétiens se trouve ici: «la douleur indicible de la croix transperce l’âme de Marie, mais ne la paralyse pas». Car la croix n’est pas une «tragédie sans espérance». Elle est, au contraire, «le lieu où Jésus manifeste sa gloire et laisse ses dernières volontés d’amour».

Voilà pourquoi, ajoute le successeur de Pierre, de la même manière que Marie a ensuite pris soin des disciples, tous les chrétiens sont appelés à exercer cette «vocation maternelle» de l’Eglise. C’est donc à la Mère de Dieu que les chrétiens doivent demander la «grâce spéciale» dont l’Eglise a besoin, pour pouvoir être à la hauteur de son service évangélique du soin des malades. Cela inclut aussi bien les aspects matériels que spirituels de tous ceux qui sont dans le besoin, sans exclusion.

La Journée mondiale des malades a été instituée par le pape Jean Paul II en 1992, un an après avoir été diagnostiqué de la maladie de Parkinson. Cette journée a été fixée au 11 février, fête de Notre-Dame de Lourdes. C’est également un 11 février que Benoît XVI a annoncé sa renonciation au trône de Pierre, en 2013, invoquant sa santé déclinante. (cath.ch/imedia/ap/pp)

Pierre Pistoletti

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