Evangile de dimanche: une nouvelle fraîche d’il y a deux mille ans…

«Jésus partit pour la Galilée proclamer l’Evangile de Dieu». C’est ainsi que l’Evangile de Marc introduit l’activité de Jésus, en donne la note fondamentale. Evangile, Bonne Nouvelle, des mots familiers, trop familiers peut-être. Que «bonne nouvelle» puisse évoquer une réalité rabâchée, ce serait le comble! Et s’il y avait de l’inouï à entendre?

Ce que Jésus proclame de la part de Dieu est bon et nouveau. Ce que demande le Dieu de l’Evangile ne peut être que bon pour l’homme, enseignait Xavier Thévenot, théologien moraliste. Ouvrons-nous toujours le Livre des Evangiles avec cette conviction, ce qui va m’être donné est «bon»? Dans les Actes des Apôtres, Pierre, parlant de Jésus, dit qu’il «est passé en faisant le bien». Sa présence et son action font du bien et sa parole est bonne pour l’homme. Bonne à entendre, bonne à manger, puisque l’homme se nourrit de toute parole sortant de la bouche de Dieu. Cela devrait nous mettre en appétit de l’Ecriture.

Ce que Jésus proclame de la part de Dieu est bon et nouveau.

Que la parole proclamée par Jésus puisse être bonne, soit, mais peut-elle être nouvelle après deux mille ans de christianisme pendant lesquels elle a été lue, relue, enseignée, prêchée, commentée? Ouvrons l’Evangile et prenons le risque de nous y exposer. Nous ferons l’expérience du nouveau qu’il peut faire surgir dans nos vies, comme il le fait depuis deux millénaires dans la vie d’innombrables disciples.

C’est que sa puissance de renouvellement ne tient pas d’abord à son contenu, même s’il est inépuisable et toujours à explorer, mais à la relation qui s’ouvre entre le lecteur et Celui qui est à la source de cette Parole, qui est cette Parole même – le Seigneur Jésus. C’est en abordant l’Evangile comme Parole vivante, à moi adressée, aujourd’hui que j’en goûterai la fraîcheur et l’entendrai comme inouïe – encore jamais entendue. Pour dire cette relation toujours neuve entre l’Evangile et son lecteur, on peut préférer à «bonne nouvelle» la traduction «heureuse annonce». Alors que «bonne nouvelle» souligne la nouveauté du contenu, «heureuse annonce» attire l’attention sur le dynamisme d’une annonce adressée par un vivant à un vivant. Une annonce heureuse, il y a là quelque chose de la joie de l’Evangile!

Pour croire cette joie possible, pour croire que du nouveau, heureux et bon, peut advenir dans notre monde et dans nos vies, une mutation intérieure radicale est nécessaire. Les paroles mêmes de Jésus le signifient: «Convertissez-vous et croyez à l’Evangile». Croire à l’Evangile exige une conversion. Non pas d’abord une transformation morale mais un changement fondamental de la manière de penser, si l’on se tient au plus près du verbe grec traduit ici par «convertissez-vous». C’est bien vrai qu’il faut une révolution intérieure pour oser croire à l’Evangile: «Heureux les pauvres,…» «Faites du bien à vos ennemis…», «Le plus grand parmi vous sera votre serviteur…» Surtout si l’on donne au verbe croire la densité de sens qu’il a dans l’Evangile de Marc. Non pas seulement adhérer à un enseignement mais trouver son appui, chercher la stabilité de sa vie dans la Parole d’un Autre.

Jeanne-Marie d’Ambly | 19 janvier 2018


Marc 1, 14-20

Après l’arrestation de Jean le Baptiste,
Jésus partit pour la Galilée
proclamer l’Évangile de Dieu ;
il disait :
« Les temps sont accomplis :
le règne de Dieu est tout proche.
Convertissez-vous et croyez à l’Évangile. »

Passant le long de la mer de Galilée,
Jésus vit Simon et André, le frère de Simon,
en train de jeter les filets dans la mer,
car c’étaient des pêcheurs.
Il leur dit :
« Venez à ma suite.
Je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes. »
Aussitôt, laissant leurs filets,
ils le suivirent.

Jésus avança un peu
et il vit Jacques, fils de Zébédée, et son frère Jean,
qui étaient dans la barque et réparaient les filets.
Aussitôt, Jésus les appela.
Alors, laissant dans la barque leur père Zébédée avec ses ouvriers,
ils partirent à sa suite.

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