Une centaine de djihadistes sénégalais pourraient combattre en Libye

Le Sénégal est le pays d’Afrique sub-saharienne qui «fournit» le plus de combattants à l’Etat islamique (EI) en Libye, révèle une enquête du chercheur américain Aaron Y. Zelin, associé au think tank Washington Institute for Near East Policy.

L’étude, publiée en janvier 2018, a été largement reprise par les médias américains. Elle précise que 30 combattants sénégalais ont été recensés par le gouvernement libyen. Mais d’autres sources libyennes les évaluent entre 50 et 100.

Le Sénégal serait ainsi le principal pays de provenance des recrues de Daech, au sud du Sahara. Sur un plan global, il se place au septième rang, derrière la Tunisie (625 combattants), l’Algérie (130), l’Egypte (112), le Soudan (100), la France (66) et la Grande-Bretagne (36). Pour certains pays, tels que la Syrie, le nombre de ressortissants en Libye est inconnu.

Nouveau califat en Libye?

L’enquête affirme en outre, qu’entre 2011 et 2017, la Libye est devenue le quatrième pays de recrutement de combattants étrangers dans l’histoire du djihadisme global, derrière la Syrie, l’Afghanistan (dans les années 1980) et l’Irak à partir de 2003.

Le cas libyen montre que de plus en plus d’Africains sont impliqués dans la lutte armée en pays étrangers, ainsi que dans le terrorisme religieux. Le pays inquiète également par son potentiel de «hub djihadiste», assure l’étude américaine. Bien qu’aucun signe n’indique que l’EI prévoie de déplacer son centre opérationnel du Moyen-Orient en Libye, de nombreux facteurs pourraient y concourir. Notamment la proximité géographique avec l’Europe, qui permettrait aux musulmans radicalisés du continent d’y accéder facilement. (cath.ch/ibc/ag/rz)

Raphaël Zbinden

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