Près de la moitié des Egyptiens croient aux pouvoirs des voyants

45 % des Egyptiens croient aux pouvoirs des voyants, selon une enquête effectuée par le Centre national des recherches sociales et criminelles, au Caire. En Egypte, le marché de la voyance, souvent aux mains de charlatans, attire un large public, même s’il s’oppose à la religion musulmane, rapporte le journal égyptien en ligne Al-Ahram Hebdo.

Dans un hadith (tradition rapportant les paroles ou les actes du prophète de l’islam, ndlr), Mahomet a en effet mis en garde contre le fait de fréquenter ce genre de personnes et de les croire, note Al-Ahram Hebdo.

«N’est pas des nôtres celui qui répand des superstitions et celui qui y croit, celui qui pratique la voyance et celui pour qui elle est pratiquée, celui qui pratique la sorcellerie et celui pour qui elle est pratiquée, celui qui se rend chez un voyant, puis l’interroge et croit en sa prédiction, celui-ci n’a pas cru en ce qui a été révélé à Mahomet», souligne Abdel-Rachid Salem, professeur à l’Université islamique d’Al-Azhar.

Dans l’Egypte ancienne déjà

Les croyances magiques ne sont pas une apparition nouvelle au bord du Nil. Dans l’Egypte ancienne déjà, aux temps des pharaons, la magie était considérée comme une science étroitement associée à la médecine, afin de guérir ou de prévenir les maladies. Contrairement à une idée reçue, ce ne sont pas uniquement les personnes non éduquées qui vont consulter des devins ou des voyants dans l’espoir de connaître leur avenir ou de résoudre leurs problèmes de vie. Artistes, sportifs ou hommes politiques, ils sont nombreux à reconnaître qu’ils ont eu recours, à un moment ou à un autre de leur vie, à ce genre de services, selon le journal égyptien.

Le phénomène est largement ancré dans la société, et il est par conséquent difficile de combattre les charlatans qui promettent par exemple le retour à un ancien amour, la protection contre le mauvais sort, une solution magique aux conflits conjugaux ou familiaux, le traitement de l’impuissance sexuelle ou le remède à tout autre problème de santé. On fait également appel à eux pour les femmes d’âge mûr qui n’ont pas encore trouvé de mari, car, en Egypte, une femme sans mari est souvent mal considérée.

Les devins, sorciers et charlatans adeptes de la magie noire peuvent exiger pour leurs «services» des sommes énormes, parfois ruineuses pour les personnes qui se laissent prendre. (cath.ch/alahram/be)

 

 

Jacques Berset

Portail catholique suisse

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