Pour le pape, l'éducation est le meilleur «antidote» à la traite humaine

L’éducation peut contribuer à résoudre le problème de la traite humaine, a affirmé le pape François lors d’une séance de questions-réponses avec des jeunes, le 12 février 2018 au Vatican. Dans cette optique, il les a encouragés à interpeller les gouvernements afin qu’ils offrent un accès à une éducation de qualité.

Pour le pape François la culture du déchet est à l’origine de la traite humaine. Dans nos sociétés, «nous jetons les plus vieux comme des papiers usagés», dans des «maisons dites de repos», parfois sans médicament. «Ça s’appelle l’euthanasie cachée», a-t-il affirmé.

La culture du déchet à l’origine de la traite humaine

Le pape a aussi évoqué le harcèlement à l’école, là où «commence le mal». C’est sur cette «agressivité qui tue», a-t-il estimé, que se construit «ce monde de l’esclavage».

C’est pourquoi il faut promouvoir un développement intégral à travers une instruction de qualité dès la petite enfance. L’éducation en effet est «aujourd’hui le nom de la paix», a souligné le pontife. Il a alors évoqué le témoignage de Don Bosco et ses oratoires permettant d’apprendre un métier.

Le pape François a ainsi demandé aux jeunes d’envoyer un message aux gouvernants, afin qu’ils facilitent l’accès à une éducation de qualité et à une profession juste. Les deux antidotes à la vulnérabilité et donc à la traite, a-t-il affirmé.

Appeler l’Eglise à l’action

Le pontife a par ailleurs demandé que les jeunes des périphéries soient protagonistes du prochain Synode d’octobre 2018 dédié à la jeunesse. Il a souhaité en particulier que les jeunes «témoins réels» de la traite dans leur pays trouvent dans le Synode «une occasion pour s’exprimer». Et ce afin d’appeler l’Eglise à l’action. Ceux qui ont subi l’esclavage ont en effet un rôle clé à jouer pour identifier les dangers, a-t-il observé.

A une jeune fille qui lui demandait pourquoi un silence entourait le fléau de la traite humaine, le pape François a montré du doigt l’hypocrisie de certaines personnes. «Il existe des hypocrites qui se scandalisent, puis collaborent et permettent l’esclavage». «C’est terrible l’hypocrisie sociale des personnes», a-t-il déploré. Ce «double visage» empêche, à ses yeux, de porter au grand jour les réseaux de trafiquants et que la lutte soit correctement effectuée. (cath.ch/imedia/ah/be)

Jacques Berset

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