La joie des fidèles et du clergé salvadorien était immense, le 7 mars 2018, à l’annonce que le pape François avait autorisé la reconnaissance officielle d’un miracle attribué à l’archevêque salvadorien Oscar Romero, assassiné en 1980 par les sbires d’extrême-droite, alors qu’il célébrait la messe dans la chapelle de la Divine Providence. Une décision qui ouvre la voie à la canonisation de celui que le petit peuple appelait déjà au moment de sa mort «saint Romero des Amériques», notamment pour son souci pastoral pour les humbles, les paysans de la campagne et les oubliés des villes, écrasés par une dictature oligarchique. Sa voix prophétique en défense des pauvres était relayée dans tous les recoins du pays, ce qui lui avait valu la haine féroce des nantis.
Toutes les églises de ce petit pays d’Amérique centrale ont fait sonner leurs cloches à six heures du soir, le mercredi 7 mars, et une messe a été célébrée en son honneur dans tout le pays jeudi matin 8 mars. C’est «un jour de joie immense pour nous tous… J’ai parlé avec le Saint-Père, qui a une grande admiration pour le bienheureux Mgr Romero et El Salvador», a déclaré pour sa part le nonce apostolique au Salvador, Mgr Léon Kalenga.
Mgr Romero a été nommé archevêque de San Salvador le 3 février 1977, à l’âge de 59 ans, dans un contexte de répression sociale par l’Etat, et à la veille d’un sanglant conflit armé qui allait durer plus d’une décennie. Il a été assassiné le 24 mars 1980 par les escadrons de la mort dirigés par le major Roberto d’Aubuisson. Il a été béatifié à la demande du pape François le 23 mai 2015, pour avoir été tué «haine de la foi». (cath.ch/be)
Jacques Berset
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