La réunion des Eglises orthodoxe et catholique pas pour demain, selon Moscou

Si le patriarche œcuménique de Constantinople Bartholomée pense qu’à terme Eglises orthodoxe et catholique-romaine seront réunifiées, ce n’est pas l’avis du métropolite Hilarion de Volokolamsk. Le numéro deux du patriarcat de Moscou estime que l’union des Eglises «n’est pas inévitable».

Il relève certaines divergences théologiques ainsi que des questions non résolues comme le fait que «de nos jours les uniates en Ukraine déploient une activité anti-orthodoxe».

Hilarion pas d’accord avec le patriarche de Constantinople

Le métropolite Hilarion, président du Département des affaires ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou (DREE), n’est en effet pas d’accord avec ceux qui considèrent que les Eglises orthodoxe et catholique-romaine surmonteront, en fin de compte, leur séparation historique.

«Bien que les fondements de notre foi soient identiques, et le Credo presque semblable, les catholiques ont une doctrine différente concernant l’Esprit Saint. C’est le premier point», peut-on lire sur le site de l’agence d’information russe Interfax. «Deuxièmement, pendant presque mille ans d’histoire d’existence séparée, nous avons accumulé beaucoup de contradictions et de désaccords», a-t-il déclaré au cours de l’émission  «L’Eglise et le monde» de la chaîne de télévision Rossiya-24 TV.

Saints catholiques considérés comme hérétiques par les orthodoxes

Le métropolite orthodoxe russe a rappelé que certaines figures, reconnues comme saintes par l’Eglise catholique-romaine, sont considérées comme hérétiques par l’Eglise orthodoxe russe ou étaient des persécuteurs de l’orthodoxie. «Les catholiques parlent de la possibilité de canoniser le cardinal Stepinac. C’était un cardinal croate, il est vénéré dans l’Eglise catholique comme un saint. Mais, selon l’Eglise orthodoxe serbe, le cardinal a participé directement au génocide des Serbes durant la Deuxième Guerre mondiale», a-t-il fait remarquer.

Le métropolite Hilarion a mentionné une série d’autres arguments montrant pourquoi l’union des Eglises n’est pas prévue dans un avenir proche. Parmi ces arguments, il a déploré les multiples tentatives d’imposer l’uniatisme, c’est-à-dire d’imposer le catholicisme aux orthodoxes, entreprises par les catholiques à l’époque des croisades, «tandis que de nos jours les uniates en Ukraine déploient une activité anti-orthodoxe».

L’uniatisme n’est plus une méthode de recherche de l’unité

Rappelons que le Vatican rejette aujourd’hui l’uniatisme comme méthode de recherche d’unité. (Voir le document «L’uniatisme, méthode d’union du passé et la recherche actuelle de la pleine communion. Balamand (Liban), 23 juin 1993. Mais le Vatican rappelle dans ce même document qu’en ce qui concerne les Eglises orientales catholiques, «il est clair qu’elles ont, comme partie de la communion catholique, le droit d’exister et d’agir pour répondre aux besoins spirituels de leurs fidèles».

La séparation entre l’Eglise catholique et l’Eglise orthodoxe remonte au grand schisme d’Orient en 1054 et marque une profonde rivalité politique entre deux aires culturelles ainsi que de profondes différences théologiques entre les deux confessions. (cath.ch/interfax/com/be)

 

 

 

 

Jacques Berset

Portail catholique suisse

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