Evangile de dimanche: témoin de la joie

La page de l’Evangile que la liturgie nous propose en ce dimanche est très dense. On pourrait écrire beaucoup de choses sur la particularité de la joie spirituelle que Jésus nous offre. On pourrait abondamment commenter ce chapitre 17 de l’Evangile de Jean qui nous parle du lien entre communauté et Trinité. On pourrait aussi réfléchir profondément sur ce mystère de l’Eglise et son rapport au monde.

Mais permettez-moi, en ce dimanche, de ne pas réfléchir directement à tout cela.

Permettez-moi, peut-être entraîné en cela par la manière de parler de Jésus en ces lignes, de me laisser un peu aller à vous dire ma joie. La joie que j’ai dans le cœur à travers vous! Car quand j’ai lu ces lignes: «je parle ainsi, dans le monde, pour qu’ils aient en eux ma joie, et qu’ils en soient comblés», j’ai d’abord pensé à vous!

Moi qui n’aime pas trop partager mes sentiments et qui suis plutôt critique par rapport à beaucoup de choses, je me surprends à désirer vous dire la joie que j’ai dans le cœur grâce à l’Église; grâce à tous ces disciples du Christ que vous êtes, vous qui lisez ces lignes ou à tous ces disciples du Christ que j’ai rencontrés.

En méditant ce passage d’Evangile, je me suis rendu compte que, comme baptisé, et plus particulièrement depuis bientôt un an que je suis prêtre, c’est en étant envoyé au service du Christ que j’ai pu toucher cette joie. Dans ces missions, j’ai été et suis toujours profondément émerveillé de voir tant de cœurs qui cherchent sincèrement à se rapprocher de Dieu. Même si c’est parfois sous l’armure du devoir ou de l’habitude ou encore sous le voile pudique d’une réflexion abstraite, tant de personnes cherchent la Parole du Christ, consacrent du temps et de l’énergie à laisser la vie, Celui qui est la Vie, se frayer un chemin en eux et chez ceux qu’ils servent.

Cet émerveillement, il n’est pas béat. Il ne cache pas les lourdeurs, les ambiguïtés, le mal qui nous entravent si souvent, personnellement et communautairement. Mais il ne doit pas non plus nous rendre aveugles à cette promesse que le Christ nous fait dans l’Evangile de ce dimanche: Lui qui envoie ses disciples en mission, Il leur donne sa joie; une joie susceptible de les combler. Une joie qui nous vient de Lui qui travaille tous les cœurs.

Parfois, spécialement dans nos relations avec nos proches, on peut parler de beaucoup de choses, en n’osant pas se dire l’essentiel. Cette semaine, à vous tous qui êtes, d’une manière ou d’une autre, les disciples du Christ, je voulais prendre le risque de vous dire cette chose essentielle: vous êtes ma joie.

Jacques-Benoît Rauscher | 11 mai 2018


Jn 17, 11b-19

En ce temps-là,
les yeux levés au ciel, Jésus priait ainsi :
« Père saint,
garde mes disciples unis dans ton nom,
le nom que tu m’as donné,
pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.
Quand j’étais avec eux,
je les gardais unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné.
J’ai veillé sur eux, et aucun ne s’est perdu,
sauf celui qui s’en va à sa perte
de sorte que l’Écriture soit accomplie.
Et maintenant que je viens à toi,
je parle ainsi, dans le monde,
pour qu’ils aient en eux ma joie,
et qu’ils en soient comblés.
Moi, je leur ai donné ta parole,
et le monde les a pris en haine
parce qu’ils n’appartiennent pas au monde,
de même que moi je n’appartiens pas au monde.
Je ne prie pas pour que tu les retires du monde,
mais pour que tu les gardes du Mauvais.
Ils n’appartiennent pas au monde,
de même que moi, je n’appartiens pas au monde.

Sanctifie-les dans la vérité :
ta parole est vérité.
De même que tu m’as envoyé dans le monde,
moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.
Et pour eux je me sanctifie moi-même,
afin qu’ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité. »

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