Dominique de Buman: «La Confédération doit faire plus pour la Garde suisse pontificale»

La Confédération devrait faire davantage pour la Garde suisse pontificale, estime le président du Conseil national. Le Fribourgeois Dominique de Buman critique notamment l’absence de soutien financier direct de la Suisse pour ‘la plus petite armée du monde’.

Présent à Rome à l’occasion de la prestation de serment des nouveaux gardes suisses le 6 mai, Dominique de Buman relève que la Garde contribue beaucoup à l’engagement et à l’image de la Suisse à l’étranger. Un soutien plus généreux de la Confédération ne serait pas superflu, a-t-il expliqué à l’agence catholique de langue allemande CIC.

La troupe n’est pas seulement une institution catholique mais aussi un symbole qui sert la promotion de la paix, argumente-t-il. Refléter cette réputation est aussi une question politique. En ce sens, la Garde n’a pas seulement un rôle militaire mais aussi culturel.

Pas de soutien financier, mais une aide en nature

Le Département fédéral de la défense ne prévoit effectivement pas de soutien financier à la Garde Suisse, a confirmé à kath.ch la porte-parole de l’armée, Delphine Allemand. Mais elle apporte son appui par la fourniture gratuite de munitions et pour la formation militaire des gardes à Isone, au Tessin.

Les gardes suisses sont des employés du Saint-Siège, a rappelé de son côté le sergent Urs Breitenmoser, porte-parole de la Garde. Deux fondations ont été créées pour contribuer à son financement.

Reconnaissance comme un corps militaire suisse

Dominique de Buman revendique un soutien institutionnel plus fort de la Confédération. La Suisse devrait reconnaître la garde pontificale comme un de ses corps militaires, estime-t-il. Aujourd’hui tel n’est pas le cas. Un engagement dans la Garde suisse ne compte pas comme service militaire en Suisse.

Il rappelle aussi le récent postulat de son collègue valaisan Mathias Reynart qui demandait que les gardes suisses soient exemptés de la taxe militaire. Dans sa réponse, le conseiller fédéral Ueli Maurer avait répété que la Garde suisse ne constitue pas légalement un engagement militaire, mais un service de police pour l’Etat du Vatican. Raison pour laquelle il a demandé et obtenu le rejet du postulat.

Mgr Felix Gmür, évêque de Bâle, reste lui circonspect quant à l’utilité d’un soutien accru de la Confédération ou de l’armée envers la Garde Suisse pour faire face aux difficultés de recrutement. Pour lui la meilleure publicité et celle des anciens gardes et du bouche à oreille dans les paroisses.

La Garde suisse a prévu de porter son effectif de 110 à 135 hommes pour faire face à ses engagements toujours plus nombreux. (cath.ch/kath.ch/cic/rp/mp)

Maurice Page

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