Rome face aux monastères «en perte d'autonomie»

Le Saint-Siège veut faciliter la mise sous tutelle des monastères «en perte d’autonomie», a déclaré Mgr José Rodriguez Carballo, secrétaire de la Congrégation pour les Instituts de vie consacrée et les sociétés apostoliques, lors d’une conférence de presse le 15 mai 2018.

L’instruction Cor Orans, publiée par le Saint-Siège le même jour vise à appliquer la nouvelle constitution apostolique sur la vie contemplative féminine.

L’autonomie d’un monastère est acquise, a expliqué Mgr Rodriguez Carballo, lorsqu’il est en mesure de gérer six aspects de sa vie communautaire: la dimension vocationnelle, de formation, gouvernementale, relationnelle, liturgique et économique. Toutefois, selon le prélat, le dicastère constate régulièrement l’existence de monastères désormais incapables de garantir ces aspects fondamentaux, perdant de fait leur propre autonomie.

Des monastères mis sous tutelle

Constatant l’absence de règles dans une telle situation, le prélat a affirmé que l’un des points les plus importants de l’instruction était de «combler cette lacune». Dans ce but, le dicastère a décidé de renforcer l’efficacité des fédérations existantes depuis 1950, leur donnant la possibilité de mettre sous tutelle les communautés jugées en difficulté.

Au sein de ce dispositif figure la présidente fédérale – qui n’est pas une Supérieure majeure – qui se voit attribuer de nouvelles compétences. Elle a la possibilité désormais d’accompagner le Visiteur régulier et devra rendre compte de sa visite au Saint-Siège. Elle devra signaler en particulier les carences ou la perte d’autonomie d’une communauté.

Affiliation à communauté plus développée

En cas de défaillance ou de fragilité d’un monastère, ses statuts sont suspendus pour mettre en place une «affiliation», «véritable nouveauté de cette instruction», a souligné Mgr Rodriguez Carballo. Lorsque le nombre de religieuses est inférieur à cinq notamment, la présidente fédérale en informera le Saint-Siège en vue de la nomination d’une commission.

L’affiliation consiste en un soutien juridique et de gestion du monastère en difficulté par une communauté plus développée. Ensemble ils pourront suivre un parcours de «revitalisation» et retrouver l’autonomie perdue, ou préparer le transfert des religieuses vers un autre monastère en cas de fermeture.

Jusqu’ici, a remarqué le prélat, absolument rien n’était prévu. Ce système, a quant à lui affirmé le Père Sebastiano Paciolla, sous-secrétaire du dicastère, consiste en un «jeu d’équilibre» respectant l’autonomie effective des monastères, tout en intervenant si nécessaire. (cath.ch/imedia/ah/be)

Jacques Berset

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