Crise migratoire: Pas de la «responsabilité» d'un seul pays, affirme le cardinal Parolin

La solution à la crise migratoire ne peut pas être portée uniquement par un seul pays, a affirmé le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat du Saint-Siège, à Grado, dans la région autonome italienne du Frioul-Vénétie julienne.

A plusieurs reprises ces derniers jours, le Saint-Siège a plaidé pour une solution globale de cette grave crise humanitaire. A trois jours de la Journée mondiale des réfugiés, le 20 juin, le cardinal Parolin est revenu sur la crise migratoire en marge d’une célébration dans le sanctuaire marial de l’île de Barbana, dans le nord-est de l’Italie, rapporte l’agence de presse italienne ANSA le 17 juin 2018.

L’attention européenne rivée sur l’Aquarius

«Le poids et la responsabilité d’apporter une réponse à ce phénomène ne peut pas reposer uniquement sur les épaules d’un pays», a déclaré le ‘numéro 2′ du Saint-Siège. Un discours qui intervient alors que l’attention européenne est rivée sur l’Aquarius, le bateau de sauvetage de migrants en mer de l’ONG SOS Méditerranée. La semaine dernière, l’accès aux ports italiens lui avait été refusé par le ministre de l’Intérieur italien, Matteo Salvini, dirigeant de la Ligue du Nord, un parti de la droite dure.

Selon le cardinal-secrétaire d’Etat, tant que les difficultés des pays d’origine ne seront pas résolues –guerres, conflits, misère, faim, sous-développement – la crise demeurera un «problème structurel» et une urgence, a-t-il insisté. «Si aucune opportunité concrète n’est offerte», les jeunes continueront à s’enfuir «malgré tous les dangers et les nombreux appels à rester».

Colloque international sur les migrations

Lors d’un colloque international sur les migrations organisé le 14 juin au Vatican avec le Mexique, le cardinal Parolin avait également insisté sur les devoirs qui incombent à la communauté internationale. Il lui avait alors demandé de s’engager pour les migrants, notamment pour qu’ils ne soient pas contraints à l’émigration.

Le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulées, en cours de discussion à l’ONU, représente un instrument pour transformer les visions à court terme en une vision plus large et plus humaine, avaient en outre expliqué les participants au colloque dans leur communiqué final du 14 juin. Tous les acteurs institutionnels et privés doivent s’engager dans une «gouvernance globale» des flux migratoires, peut-on lire encore. (cath.ch/imedia/pad/be)

Jacques Berset

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