Au retour de Suisse, le pape remercie Mgr Becciu, l’homme des missions difficiles

Dans l’avion du retour de Suisse, le 21 juin 2018, le pape François a remercié Mgr Giovanni Angelo Becciu pour son travail. En cinq ans, l’actuel substitut aux Affaires générales de la Secrétairerie d’Etat, prochain préfet de la Congrégation des causes des saints, a su se rendre indispensable.

«C’est le dernier voyage qu’il fait avec nous», a plaisanté le pontife lors de la conférence de presse dans l’avion. Car désormais «il changera de couleur» en devenant cardinal, a-t-il poursuivi, évoquant également une «tarte sarde» pour fêter l’événement…

Mgr Becciu recevra en effet la barrette rouge lors du consistoire du 28 juin, en même temps que 13 autres prélats. En tant que futur préfet de la Congrégation des causes des saints, il ne fera donc plus partie de la suite papale.

L’homme des situations difficiles

En Mgr Becciu, note le blog vaticaniste italien Il Sismografo le 22 juin, le pape avait trouvé un collaborateur «fidèle, efficace et toujours présent». Le blog vaticaniste signale aussi l’habileté avec laquelle le prélat a su affronter les situations difficiles et les urgences en cinq ans de pontificat.

Ce média proche du Vatican rappelle notamment un épisode de juillet 2014, lorsque le pape est allé voir un ami protestant à Caserte, au nord de Naples. Donnant ainsi l’impression d’avoir délaissé la communauté catholique du diocèse, en pleine fête patronale. L’intervention du substitut avait permis d’éviter une controverse inutile, selon Il Sismografo. Le pape avait alors commenté: Mgr Becciu «m’a ôté la corde du cou !»

Un polyglotte

Agé de 70 ans depuis peu, titulaire d’une maîtrise en droit canon, le haut prélat sarde est entré au service diplomatique du Saint-Siège en 1984. Polyglotte – il parle anglais, français, espagnol et portugais – il a officié dans les nonciatures en Centrafrique, au Soudan, en Nouvelle-Zélande, au Libéria, en Grande-Bretagne, en France et aux Etats-Unis.

En 2001, Jean Paul II l’a nommé nonce apostolique en Angola, puis à Sao Tomé et Principe, l’élevant au rang d’archevêque. Envoyé ensuite à Cuba par Benoît XVI en 2009, il a été rappelé à Rome en 2011, pour servir comme substitut. Consulteur à la Congrégation pour la doctrine de la foi, il a aussi été nommé Délégué spécial du pape François pour aider à la réforme de l’Ordre de Malte.

La réforme des médias reste à achever

Principal collaborateur du secrétaire d’Etat, le substitut pour les Affaires générales est en quelque sorte un «ministre de l’Intérieur» du Vatican. Il assiste le pape dans son travail au quotidien – correspondance, discours, instruction des nominations – et coordonne l’ensemble du travail de la Curie, hors relations diplomatiques.

Jusqu’à la création début 2018 d’une troisième section au sein de la Secrétairerie d’Etat, il avait également la haute main sur le réseau des nonciatures, avec une compétence générale de gestion.

A noter que jusqu’en 2015, le substitut avait également la responsabilité des médias du Vatican. Seul L’Osservatore Romano est encore dans ce cas, mais le pape a réaffirmé son souhait d’achever prochainement le transfert au nouveau Dicastère pour la communication. (cath.ch/imedia/ap/be)

Jacques Berset

Portail catholique suisse

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