Evangile de dimanche: Appel à la légèreté

Jésus appelle les Douze. Nous avons déjà entendu cela dans l’évangile selon Marc. Jésus, au début de sa vie publique, parmi ses disciples en appelle douze «pour qu’ils soient avec lui et pour les envoyer proclamer la Bonne Nouvelle» (Mc 3, 13-14). Double programme: «être avec lui» et «être envoyés». Les évangiles de ces derniers dimanches ont rendu compte de l’avancement, laborieux, de la première étape, le compagnonnage avec Jésus. Voici venu le temps d’amorcer la seconde étape, «être envoyés».

Et si ces semaines d’été nous offraient l’occasion de prendre au sérieux cet «appel à la légèreté»?

C’est «deux par deux» que Jésus les envoie. Cela souligne qu’ils ne sont pas en mission pour leur propre compte. Ils représentent un Autre. Ils sont délégués d’un groupe. Leur mission n’est pas un one man show. Aucun des deux ne peut se l’accaparer comme s’il en était le seul responsable. A deux, ils sont porteurs d’une Parole qui ne vient pas d’eux.

Pour être porteurs de cette Parole, il faut voyager léger: pas de pain, pas de sac, pas de pièces de monnaie, pas de tunique de rechange. Voilà qui parlera à ceux qui, cet été, randonnent ou pèlerinent sur le Camino de Santiago, la Via Francigena ou autres sentiers. On sait, lorsqu’on doit chaque jour porter son sac à dos, la nécessité de se désencombrer. Pèlerinage, parabole de notre vie de disciple du Christ, parabole de la vie humaine tout simplement. Il y a urgence à «écouter en nous ce qui appelle la légèreté», écrit Francine Carrillo [1]. Et si ces semaines d’été nous offraient l’occasion de prendre au sérieux cet «appel à la légèreté»? L’invitation à prendre le risque d’avancer «à cœur ouvert et à mains nues, dans la confiance que demain aura son pain aussi sûr que la nuit aura son matin» (Francine Carrillo)?

L’injonction de Jésus «secouez la poussière de vos pieds» est aussi un appel à la légèreté. Vous n’avez pas été accueillis ni écoutés, ne vous chargez pas d’un sentiment d’échec, allégez-vous de l’impression d’avoir raté. Juillet-août, temps propice au recul par rapport aux soucis du quotidien. Voici un appel à se délester des poussières accumulées tous ces derniers mois, les rancœurs, les amertumes, les regrets… Puissent-ils se dissiper au grand soleil de l’été, ou mieux sous le soleil sans déclin de la tendresse de notre Dieu et de sa miséricorde.

[1] Le Plus-que-Vivant, Labor et Fides


Mc 6, 7-13

En ce temps-là,
Jésus appela les Douze ;
alors il commença à les envoyer en mission deux par deux.
Il leur donnait autorité sur les esprits impurs,
et il leur prescrivit de ne rien prendre pour la route,
mais seulement un bâton ;
pas de pain, pas de sac,
pas de pièces de monnaie dans leur ceinture.
« Mettez des sandales,
ne prenez pas de tunique de rechange. »
Il leur disait encore :
« Quand vous avez trouvé l’hospitalité dans une maison,
restez-y jusqu’à votre départ.
Si, dans une localité,
on refuse de vous accueillir et de vous écouter,
partez et secouez la poussière de vos pieds :
ce sera pour eux un témoignage. »
Ils partirent,
et proclamèrent qu’il fallait se convertir.
Ils expulsaient beaucoup de démons,
faisaient des onctions d’huile à de nombreux malades,
et les guérissaient.

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