Cohérence

Il l’avait annoncé. Il l’a fait. Le pape François a donc éliminé la peine de mort du Catéchisme de l’Eglise catholique. Elle est inadmissible. Pour l’Eglise, elle est finie la mise à mort d’une personne, même le criminel le plus lourdement condamné.

Depuis le 2 août, le Catéchisme stipule, à l’article 2267, que la peine de mort est «inadmissible, car elle blesse l’inviolabilité et la dignité de la personne». Le changement est total: c’est un non catégorique à la peine capitale. Pourtant, la doctrine catholique admettait la peine suprême lorsqu’elle était «l’unique moyen pratique pour protéger efficacement la vie d’êtres humains de l’injuste agresseur». Mais ces cas étaient «très rares, voire même pratiquement inexistants».

«La doctrine ne doit pas rester dans la naphtaline»

La pensée catholique gagne en cohérence. Car il devenait impossible de défendre la dignité humaine dès la conception de l’enfant, en même temps que la volonté d’enlever la vie d’un criminel. Evidemment, ce type de changement ne s’est pas fait en un jour. La doctrine évolue. Elle ne doit pas «rester dans la naphtaline d’une tradition figée», avait indiqué le pape en octobre 2017, à l’occasion des 25 ans de la parution du Catéchisme.

Pour autant, il faut convaincre les sceptiques. Car il n’est pas évident, même armé d’une foi solide, de considérer sans rancune un criminel qui continue à vivre alors qu’il a enlevé la vie d’une autre personne. Le cas des assassins d’enfants est encore plus douloureux.

Pourtant, avec courage, l’Eglise a changé sa doctrine. Le pas est à saluer. Car il s’accompagne d’une volonté de s’engager pour abolir la peine de mort partout dans le monde. Joindre le geste à la parole, encore une incitation forte du pape. Car 59 pays dans le monde pratiquent encore l’exécution par pendaison, chaise électrique ou par balles. Il reste du travail.

Bernard Litzler

3 août 2018

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