Notre-Dame de Lausanne, un lieu phare de la vie de l’Eglise vaudoise

La basilique Notre-Dame de Lausanne, au centre de la capitale vaudoise, est un lieu spirituel très fréquenté. Près de 2000 personnes y passent chaque week-end. Un regard alémanique sur une réalité romande, par Barbara Ludwig de kath.ch.

L’escalier grimpe vers la basilique Notre-Dame de Lausanne. Sur les marches, des jeunes avec des cartons de fast-foods à côté d’eux. C’est la pause de midi dans le quartier du Valentin, à côté de la place de la Rippone. Le bruit de la ville pénètre doucement dans l’église, la lumière brille à travers les vitres bleu clair et jaune dans la pénombre des allées. L’office va bientôt commencer. Les fidèles sont déjà assis. Entre 20 et 30 personnes sont venues assister à la messe en cette journée de travail estivale.

Une atmosphère pieuse

Anni Harley, 68 ans, vient régulièrement à la messe à la basilique. Depuis 38 ans. «Je suis une fervente admiratrice de la Mère de Dieu. Elle s’occupe de moi et des autres». Originaire du Haut-Valais, Anni allume des bougies devant la statue de Marie, non pas pour elle-même, mais «pour les mourants et les pauvres».

Elle pense que la basilique doit sa popularité à la statue de Marie. Beaucoup de personnes qui ont quelque chose à faire dans le centre-ville passent aussi saluer Notre Dame. Autre caractéristique de la basilique, l’exposition du Saint-Sacrement, tous les jours ouvrables.

Aude Viquerat, 61 ans, apprécie que l’on puisse faire l’expérience de la «présence de notre Seigneur» dans cette église. L’atmosphère dans l’église est «pieuse», dit-elle après la célébration d’une demi-heure. Cette Veveysanne travaille à Lausanne. Le jeudi, elle profite souvent de sa pause-déjeuner pour assister à la messe.

300 bougies par jour

«A Lausanne, il y a une dévotion marquée à Marie, dit François Dupraz, 55 ans, depuis douze ans curé modérateur de la paroisse. Le nombre de bougies allumées devant la statue de Marie le démontre. Chaque jour, ce sont 300 nouvelles bougies qui brûlent, confie le prêtre. Lausanne était déjà un important lieu de pèlerinage à la Vierge Marie au Moyen Âge. A l’époque, on faisait un pèlerinage vers la cathédrale, qui est passée à la Réforme en 1536.

En raison de la dévotion des catholiques vaudois pour Marie, la première église catholique consacrée plus tard, des siècles après la Réforme, porte le nom de Notre-Dame, explique le prêtre. Depuis 1835, il y a donc à Lausanne une deuxième église dédiée à Notre Dame, en plus de la cathédrale réformée. Elle a été construite dans le quartier du Valentin, à environ 10 minutes à pied de l’imposante cathédrale.

«Lieu identitaire»

Cette première église catholique est rapidement devenue un «lieu identitaire» pour les catholiques, explique Christophe Godel, 48 ans. Barbe rougeâtre et cheveux courts, il est le vicaire épiscopal pour le canton de Vaud. «Pour les catholiques des autres paroisses – à Lausanne, mais aussi au-delà – c’est un lieu important», dit-il. En 1992, l’église a été élevée au rang de basilique par le pape Jean Paul II.

A la question de savoir ce qui le rend heureux dans l’Eglise catholique en Pays de Vaud, Christophe Godel répond après quelques minutes de réflexion. «Nous avons un très beau centre spirituel avec la basilique». Beaucoup de gens viennent visiter l’église. «Ici, il est vraiment possible de faire une pause, de chercher et de trouver Dieu, de prier et de se confesser».

Plus de prêtres et d’adoration

L’histoire du lieu et le pèlerinage marial traditionnel contribuent à cette évolution positive. Mais pas seulement. Une décision pastorale joue aussi un rôle non négligeable. Il a été décidé d’utiliser un peu plus de prêtres dans la pastorale – avec François Dupraz, il y a quatre ecclésiastiques – et d’offrir davantage de célébrations eucharistiques que dans d’autres lieux. La confession y est possible deux fois par jour.

De plus, le Saint-Sacrement est exposé du matin au soir. «Cela permet aux gens de rester dans l’église», dit Christophe Godel. Et le vicaire épiscopal cite aussi la messe de midi pour les fidèles qui travaillent. Une offre qu’Aude Viquerat vient de découvrir.

Les jeunes aussi

La basilique Notre-Dame de Lausanne est d’importance régionale, explique l’abbé Dupraz. Chaque dimanche, entre 1500 et 2000 personnes assistent à l’une des huit célébrations eucharistiques. Plus de la moitié des fidèles venaient de l’extérieur. «Notre pastorale s’adresse à toute l’Eglise du canton.»

François Dupraz assure que les jeunes participent aussi à la vie de l’Eglise. Par exemple la messe des jeunes, chaque dimanche soir à la basilique, avec une chorale de jeunes pour accompagner, ou les groupes de prière qui se réunissent pendant la semaine. Le prêtre trouve l’église de Lausanne «très vivante». «Je suis le seul à être mort», plaisante le Genevois, jamais à court de bons mots.

Mais il concède que les offices ne sont pas suivis partout comme à la basilique. De surcroît, le public est plus jeune ici. En cette fin d’une journée ordinaire, des jeunes se présentent. Après une femme âgée aux bas gris et au manteau violet, qui a allumé une bougie, une très jeune femme aux longs cheveux noirs et au jean serré accède à la statue de Marie. Elle pourrait être asiatique. Elle s’agenouille quelques minutes, puis se lève et touche la statue de la main. Un geste familier, ici, au cœur de Lausanne. (cath.ch/bal/kath/bl)

Pierre Pistoletti

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