Homélie du 2 septembre 2018 (Mc 7, 1-8.14-15.21-23)

Chanoine Gilles Roduit – Abbaye de Saint-Maurice

Nous avons prié le Seigneur tout à l’heure
comme étant celui qui
« développe ce qui est bon en nous. »

Pour développer ce qui est bon en nous,
Moïse a donné un chemin
dans la première lecture :
« Maintenant Israël : écoute ! »

Pour nous cela donnerait :
« Maintenant,
ami dans cette église,
ami entendant la radio en ce moment :
écoute ! »

Ecouter pourquoi ?

Parce que le but nous intéresse fortement :
« Il n’y a pas un peuple sage et intelligent
comme cette grande nation ! »

Comme on aimerait que cela soit la pensée générale
de nos concitoyens !

Un Dieu proche

D’où vient cette sagesse,
en quoi consiste cette sagesse ? :
« Quelle est en effet la grande nation
dont les dieux soient aussi proches
que le Seigneur notre Dieu est proche de nous ? »

Donc la grande nation
est celle dont les dieux sont proches.

Nous n’avons donc plus qu’à nous approcher de Dieu.

Et cela pour que nous devenions :
« la grande nation dont les décrets
et les ordonnances soient aussi justes. »,
comme le disait également la lecture.

Nous n’avons donc plus qu’à nous rapprocher de Dieu,
parce que notre Dieu,
comme le souligne saint Jacques
dans la seconde lecture :
« n’est pas, comme les astres,
sujet au mouvement périodique
ni aux éclipses. »

C’est donc à notre cœur,
à notre intérieur,
que nous devons travailler.

Accueillir la parole

Et pour cela nous nous laissons faire par Dieu,
comme le recommande encore saint Jacques :
« Accueillez dans la douceur
la parole semée en vous. »

Jésus aussi nous y invite très fortement,
très vertement,
très terriblement,
désireux de notre conversion :
« Ce peuple m’honore des lèvres,
mais son cœur est loin de moi. » !!!

Et Jésus ajoute,
pour préciser de quelle conversion il s’agit :
« Vous laissez de côté
le commandement de Dieu,
pour vous attacher
à la tradition des hommes. »

Donc vous faites ce que le monde dit,
sans réfléchir,
sans rechercher le vrai, le juste, le bon.

Soigner le dedans

Et Jésus donne encore le chemin, le lieu du travail :
« C’est du dedans, du cœur de l’homme,
que sortent les pensées perverses. »
Donc encore :
Ne pas oublier l’ESSENTIEL :
SOIGNER LE DEDANS !

C’est le dedans qui enrichit,
c’est le dedans qui fait vivre,
c’est au-dedans qu’est la vie !

* * *

Chers amis, j’étais dernièrement avec quarante mille personnes à Palexpo à Genève pour la visite du pape.

Dans l’attente de la messe, je suis allé aider aux très nombreuses personnes qui ont passé ce temps en désirant le remplir de la miséricorde, du temps de Dieu, dans la confession.

La dernière personne venue vers moi était une jeune dame. Elle commence : « Mon père, j’aimerais me confesser…, pour la première fois ! »

Un peu surpris, je lui demande comment il est possible qu’elle ne soit jamais allée à confession de sa vie.

Elle me répond : « J’ai été baptisée il y a un mois. »

Émerveillé, je lui réponds : « Super, je suis très heureux avec toi, mais tu sais que le baptême a pardonné tous tes péchés ? »
Elle me répond : « Oui, mais j’aimerais demander pardon à Dieu d’avoir attendu si longtemps pour découvrir son amour ! »

* * *

Quelle confession !
Jamais je n’avais entendu un si beau péché :
« J’aimerais demander pardon à Dieu
d’avoir attendu si longtemps
pour découvrir son amour ! »

Et elle continua,
me montrant les quarante mille personnes
de la salle :
« Mais je vous dis cela à vous, mon père
parce qu’eux,
ils ne peuvent pas comprendre ! »

Trop beau !

Dans la naïveté de sa jeune foi,
elle ne comprenait pas
que sa découverte intérieure de Dieu
avait pu toucher,
chacun selon sa manière
tant d’autres frères et sœurs là présents.

Cette dame appartenait désormais à un peuple,
mais y était entrée
par une rencontre bouleversante, personnelle,
avec son Dieu.

Elle avait été touchée du dedans.

Elle n’a plus désormais, qu’à soigner le « dedans ».

Une religion qui vient du coeur

Ainsi elle ne sera pas du nombre de ceux
à qui le prophète Isaïe doit dire :
« Ce peuple m’honore des lèvres,
mais son cœur est loin de moi ».

Ce n’est pas le rite ou le précepte qui nous rend pur,
c’est le cœur avec lequel on l’accomplit.

Mon frère, ma sœur à l’écoute, si quelqu’un te prêche une religion qui ne vient pas du cœur, qui n’est pas dite avec cœur, ne l’écoute pas : ce n’est pas notre religion.

Notre religion est une religion du dedans,
de l’intérieur.

C’est le cœur qui rend pur.

Attachons-nous donc aujourd’hui,
maintenant, à cet Essentiel !


22e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE

Lectures bibliques : Deutéronome 4, 1-2.6-8; Psaume14; Jacques 1, 17-18.21b-22.27; Marc 7, 1-8.14-15.21-23


 

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