Sr Daniela Ardizzoni: «Je désire être disponible pour toutes mes sœurs»

La nouvelle supérieure des Sœurs de Saint Maurice, Sr Daniela Ardizzoni, entend «être au service de toutes les sœurs, dans un esprit d’écoute et de mission». Elue le 30 août 2018 pour cinq ans, elle se retrouve à la tête d’une communauté internationale d’une centaine de religieuses, entre la Suisse et Madagascar.

Que comptez-vous apporter à la communauté ces cinq prochaines années?
Sr Daniela:
Avant tout, je désire être à l’écoute et rester disponible pour mes sœurs. En étroite collaboration avec les deux supérieures régionales de Suisse et de Madagascar, que nous nommerons prochainement. Il me tient également à cœur de renforcer la «formation continuée» des sœurs, qui ne s’arrête pas avec les vœux perpétuels! Il est essentiel que nous nous laissions faire par l’Esprit Saint, afin de nous conformer davantage à l’image du Christ, obéissant et donnant sa vie.

Comment s’est déroulé le processus de discernement communautaire qui a conduit à votre élection?
Nous nous mettons tout d’abord à l’école de l’Esprit Saint. Nous avons passé trois jours en silence et en prière, à l’écoute de la Parole de Dieu. Une attitude essentielle pour le service, car obéir, «ob – audire», signifie être dans une posture d’écoute attentive. Nous avons ensuite procédé à une élection indicative de laquelle plusieurs noms ont émergé. Après avoir discerné les aptitudes des sœurs qui ont reçu des votes, il y a eu l’élection à proprement parler. Ce genre de démarche n’est pas comparable à une élection politique, dans le sens où il n’y a pas de candidature préalable.

«Un rêve serait que nous puissions ouvrir une troisième terre de mission»

Le chapitre général a également défini les Lignes directrices pour les prochains cinq ans. Quelles sont-elles?
En premier lieu, il s’agit de concrétiser la charte concernant la formation. Ensuite, il sera important de mettre en œuvre la nouvelle structure de gouvernement que nous avons développée tout en poursuivant les chemins communautaires de réflexion et d’action à la suite de Laudato si’ et d’Evangelii Gaudium du pape François. L’intention de fond est de vivre un élan apostolique renouvelé dans nos deux terres de mission, en Suisse et à Madagascar. Cela signifie «aller aux périphéries», comme apôtres et missionnaires, dans les contextes de vie où nous sommes présentes.

Les nouvelles supérieures des sœurs de Saint Paul et des sœurs de Saint Augustin sont d’origine africaine. Le pape François s’est présenté lui-même comme un homme qui vient presque du bout du monde. A quand une religieuse d’origine malgache à la tête de votre communauté?
Peut-être dans cinq ou dix ans. La supérieure générale doit porter le souci de toute la communauté, indépendamment de son origine. En tant que Suissesse, je vais certainement me faire aider par les sœurs malgaches qui connaissent mieux que moi la réalité du terrain et les nécessités des sœurs qui vivent et œuvrent là-bas. Reste qu’il existe une égalité entre les sœurs suisses et les sœurs malgaches. C’est la raison pour laquelle toutes les communautés étaient représentées au chapitre général.

Comment voyez-vous la communauté dans 20 ans?
Un rêve serait que nous puissions un jour ouvrir une troisième terre de mission. En effet, après notre fondation en 1865 et l’ouverture de la mission à Madagascar en 1951, il serait beau que les sœurs malgaches puissent ouvrir à leur tour une autre mission, afin de pouvoir continuer à œuvrer pour les frères et sœurs dans notre monde. (cath.ch/dp/pp)

Raphaël Zbinden

Portail catholique suisse

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