Pays baltes: Dieu propose un «pacte d’amour» qui répond à toutes les «insécurités»

Le pape François a profité de sa dernière homélie dans les pays baltes pour proposer la voie de la sainteté en réponse aux «insécurités» notamment géopolitiques, lors de la messe célébrée le 25 septembre 2018 à Tallinn (Estonie).

L’homélie de cette messe, dernier discours de ce 25e voyage apostolique du pontificat, a été la seule occasion saisie par le pontife pour faire allusion à la situation géopolitique de ces pays longtemps annexés par l’URSS. Les trois pays baltes ont toujours la crainte d’une ›menace russe’ et ont rejoint – au grand dam de leur géant voisin – l’OTAN dès 2004.

Certains pensent, a ainsi dénoncé le pontife, que «la force» se mesure à celui qui «parle plus fort». A ces cris, il y a ceux qui répondent par la menace des armes, le déploiement des troupes, les stratégies. Des propos du pape qui semblent renvoyer dos-à-dos la Russie et l’OTAN. En mai dernier, 9’000 soldats de cette alliance ont participé à un exercice en Estonie, non loin de la frontière russe.

La menace du consumérisme

Autre objet de critique du successeur de Pierre: les «catégories du marché». «Vous n’avez pas conquis votre liberté pour finir esclaves du consumérisme», s’est-il exclamé. Ces différentes attitudes, a-t-il analysé, sont le fruit «d’insécurités» mais constituent in fine un «refus de Dieu». Et pourtant, seul le Seigneur «peut nous rassasier», a assuré l’évêque de Rome. Croire en Lui est un «pacte d’amour» noué en toute liberté. «La proposition de Dieu ne nous enlève rien, (…) elle conduit à la plénitude», a-t-il insisté.

La mission des chrétiens est donc d’être «la petite portion qui doit fermenter dans la masse» pour annoncer la Bonne nouvelle. Il est nécessaire de quitter les «espaces fortifiés», a-t-il concédé, alors que la majorité des Estoniens se considèrent sans religion. Et pour cela, il faut être un «peuple saint». La sainteté n’est pas réservée à une élite, a rappelé le pontife, mais doit être un témoignage dans chacune des occupations quotidiennes. Alors, elle «féconde tout ce qui lui est proche».

Un «petit troupeau au grand cœur»

Célébrée en latin et estonien sur la place de la Liberté de Tallinn, cette messe a réuni une dizaine de milliers de personnes, alors que l’Estonie ne compte que 6’000 fidèles catholiques. Nombre de participants sont donc venus plus par curiosité que par dévotion filiale envers le chef de l’Eglise catholique. A l’image de Peter et Magda, l’un américain, l’autre allemande, deux étudiants venus de la ville universitaire de Tartu. «Nous sommes venus voir le pape, c’est tout», répètent-ils avant de souligner qu’il s’agit d’une «figure internationale».

Dans la foule, certains ont toutefois le drapeau blanc et jaune du Vatican entre les mains. «Catholique», glisse une vieille dame dans un sourire en se pointant du doigt, tout en semblant s’excuser de ne pas parler d’autre langue que l’estonien ou le russe. La plupart des personnes présentes semblaient d’ailleurs d’un certain âge.

A la fin de la célébration eucharistique, le pape François a salué les fidèles estoniens, «petit troupeau au grand cœur». Il a également remercié les luthériens d’avoir accueilli les rencontres œcuméniques, tant à Riga (Lettonie) qu’à Tallinn. Le successeur de Pierre devait ensuite rejoindre l’aéroport de la ville pour une cérémonie de congé, avant de reprendre l’avion pour Rome. Son arrivée à l’aéroport de Ciampino est prévue à 21h20 (UTC+1). (cath.ch/imedia/xln/rz)

Raphaël Zbinden

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