Julie Jacomet, 19 ans: «Le pape François, je le trouve cool!»

Julie Jacomet est sacristine à la paroisse du Bon Pasteur à Aarburg-Oftringen. A 19 ans, la jeune femme ne s’intéresse pas seulement à son service, mais elle participe aussi avec enthousiasme à la vie de l’Église. Au moment du Synode des évêques sur la jeunesse, elle exprime quelques voeux envers le pape François.

Dimanche matin, alors que d’autres jeunes femmes dorment tard ou prennent leur petit déjeuner, Julie Jacomet se lève tôt. Le service religieux à l’église du Bon Pasteur d’Aarburg débute à 9h30. Julie doit préparer l’église et la sacristie avant le début de la messe. L’étudiante de gymnase de 19 ans, est sacristine depuis quatre ans dans la paroisse où elle a grandi.

Sur le chemin de l’église, elle relève qu’elle fait partie des aides silencieuses mais importantes, sans qui l’équipe pastorale ne fonctionnerait pas. La jeune Argovienne est membre d’une équipe composée de trois sacristains, deux jeunes et une personne expérimentée.

Un service polyvalent

Avant la messe, la jeune femme doit se soumettre à une longue ‘checklist’. Elle doit d’abord ouvrir toutes les portes de l’église. Puis elle vérifie qu’il y a assez d’eau dans les bénitiers. Le coin des enfants dans l’église lui tient particulièrement à cœur. «Je veux créer une atmosphère agréable.»

 

Dans la sacristie, elle ouvre l’armoire des parements. «Tout le monde n’entre pas ici», sourit-elle malicieusement. La gestion des vêtements liturgiques est une partie importante de son travail. «Je dois toujours m’assurer que les prêtres et les enfants de chœur aient des vêtements à la bonne taille.»

«Je sais toujours quelles sont les couleurs pour les enfants de chœur et les prêtres»

Il y a aussi beaucoup à faire autour de l’autel. Elle lisse la grande nappe avec sa main. Les cloches pour les enfants de chœur sont posées au bas des marches. Les microphones doivent également fonctionner. La clé doit être insérée dans le tabernacle, situé sur le côté gauche du chœur. Le calice et les coupes doivent être prêts. Les burettes de vin et d’eau doivent être remplies pour les enfants de chœur.

Avant de commencer, elle jette encore un coup d’œil à la feuille de chants. Puis elle affiche les numéros des chants pour les fidèles sur un tableau magnétique. Enfin elle allume toutes les bougies du chœur.

Après la messe, elle doit récupérer l’argent des troncs près des bougies et l’argent collecté dans les paniers. Les enfants de chœur reçoivent des sucreries en guise de remerciement. Pour un certain nombre de services, ils obtiennent également des bons de cinéma. «Ces cadeaux les motivent particulièrement.»

«Je portais une belle robe et ressemblais à une petite princesse»

Le chemin de la sacristie

Julie Jacomet est née dans une famille catholique. Sa mère est un visage bien connue de la paroisse du Bon Pasteur parce qu’elle aide souvent lors de fêtes paroissiales. Julie décrit sa première communion comme l’un des plus beaux jours de sa vie. «Je portais une belle robe et ressemblais à une petite princesse», se souvient-elle.

Elle n’a jamais suivi de cours pour aspirants sacristains. Le savoir lui a été transmis par la responsable de l’église de l’époque. De plus, elle possédait déjà de bonnes connaissances de base grâce son engagement comme servante de messe. Elle a aussi été responsable des enfants de chœur.

Le manuel dans la sacristie lui indique les choses à savoir sur la liturgie, les sacrements et l’année liturgique . «Je sais toujours quelles sont les couleurs pour les enfants de chœur et les prêtres.»

Raconter des histoires

La jeune Argovienne au regard alerte est toujours en route. En plus du gymnase et de son service de sacristine, Julie aime travailler avec les enfants. Depuis six ans, elle soutient l’enseignante de religion Karin Binggeli pour le catéchisme qui se déroule au presbytère d’en face.

«Grâce à mon travail avec les enfants, j’ai appris à connaître l’Eglise et la foi d’une façon nouvelle»

Elle s’occupe de bricolage, de jeux et de contes. «Grâce à mon travail avec les enfants, j’ai appris à connaître l’Eglise et la foi d’une façon nouvelle. Ils posent des questions intéressantes très tôt «, dit Julie qui veut devenir enseignante primaire.

«Le pape François, je le trouve cool»

Dans la sacristie de l’église il y a une revue dont la page de titre montre le pape François. Il est facile de voir que la jeune femme aux longs cheveux châtains aime ce pape. «Je le trouve cool»

C’est le premier pape, qu’elle prend vraiment au sérieux. Aussi parce que c’est quelqu’un qui se mêle intensément à la vie des gens. «Quand il a lavé les pieds d’hommes et de femmes dans une prison, j’ai trouvé ça génial «, dit-elle. Le fait que ce pape, malgré ses 81 ans, soit toujours aussi engagé, l’impressionne beaucoup.

«Les prêtres devraient être autorisés à se marier»

En tant que sacristine, la jeune femme est proche du pouls de l’Église. Les discussions actuelles sur les accusations d’abus et l’atmosphère de crise qui règne dans l’Eglise catholique ne passent pas inaperçues. Elle pense qu’il est bon que le nouveau diacre veuille explicitement promouvoir les femmes dans l’église.

Sur les questions de genre, Julie Jacomet a aussi son avis. «Je trouve problématique que les prêtres n’aient pas le droit de se marier et de vivre leur amour pour une femme ou un homme.» Elle estime que les interdits sont des facteurs importants pour expliquer les abus. Elle espère que le célibat sacerdotal fera bientôt partie de l’histoire et que les femmes pourront un jour devenir prêtres.

«Les textes bibliques doivent être racontés de telle sorte qu’ils puissent être compris»

Demandes au pape François

Julie a une idée claire de ce qu’elle dirait au pape François, si elle pouvait le rencontrer personnellement lors du Synode des évêques sur la jeunesse, à Rome. Elle s’inquiète depuis longtemps de la façon dont l’Eglise pourrait devenir plus attrayante pour les jeunes. La jeune sacristine veut une ambiance plus joyeuse. Comme elle l’a souvent vécue lors des fêtes paroissiales au Bon Pasteur. «Cela renforce la cohésion entre les gens.» Elle aimerait aussi voir beaucoup plus d’événements pour les enfants et les jeunes. «Ils sont l’avenir de l’Église.»

De plus, il est important pour Julie que les textes de la Bible soient rendus plus compréhensibles. Elle a parfois l’impression que beaucoup de gens ne comprennent pas la langue de la Bible et ne la trouvent donc pas attirante. «Les textes bibliques doivent être racontés de telle sorte qu’ils puissent être compris, comme peut le faire chaque enfant lors du catéchisme», souhaite-t-elle. (cath.ch/kath.ch/vr/mp)

Maurice Page

Portail catholique suisse

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