«Un des enjeux du synode est d'imaginer l’Eglise du futur»

Le synode sur ›les jeunes, la foi et le discernement vocationnel’ est appelé à s’interroger sur «l’Eglise à venir», a considéré Mgr Bruno Forte, archevêque de Chieti-Vasto (Italie) et membre de la Commission de rédaction du document final, lors d’une présentation à la presse le 11 octobre 2018 au Vatican.

Le 10 octobre après-midi et le 11 octobre au matin, l’assemblée synodale s’est de nouveau réunie en congrégation générale, avec les interventions de 38 Pères synodaux. 9 personnes – dont le pape François – ont pris la parole au cours des interventions libres.

Pour Mgr Forte, qui a notamment été secrétaire spécial des synodes de 2014 et 2015 sur la famille, ce qui est «vraiment en jeu» lors de ce synode est l’Eglise que «nous voulons, rêvons, désirons pour le futur». Et pour imaginer «l’Eglise à venir», a-t-il considéré, le pape argentin est un «grand don» car il est «ouvert au futur de Dieu et transmet [aux Pères synodaux] cet enthousiasme».

Un pèlerinage

Selon Paolo Ruffini, les interventions et échanges au sein de l’aula synodale ont mis en évidence que cette Eglise du futur devait mettre l’accent sur l’accompagnement. «Nous avons tous besoin d’accompagnement, pas seulement les jeunes», a considéré un participant. Un autre ajoutait que l’accompagnement était «un chemin, un pèlerinage». Une première illustration, a proposé un évêque, serait de réaliser un pèlerinage auprès du tombeau de saint Pierre entre jeunes et Pères synodaux.

«Nous ne voulons pas être dirigés, mais accompagnés», a affirmé une jeune auditrice au cours des interventions libres. Un Père synodal a d’ailleurs suggéré de parler ›d’accompagnement spirituel’ plutôt que de ›direction spirituelle’. «L’accompagnement ne doit pas être une mise sous contrôle, mais une marche ensemble vers la liberté», a ajouté un autre intervenant.

Une proposition de «ministère presbytéral» pour des mariés rencontre peu d’écho

Cette idée de la liberté s’est retrouvée dans une autre intervention. Accompagner n’est pas faire «une liste de règles», a ainsi affirmé une personne, mais c’est faire comprendre que «la vraie liberté» que cherchent les jeunes se trouve dans l’enseignement de l’Eglise. Ce sujet de l’accompagnement était d’ailleurs largement prédominant au cours de ces deux demi-journées de congrégations générales.

Les Pères synodaux se sont notamment plus inquiétés de la désaffection des églises – en particulier par les jeunes – que de la crise des vocations. Ainsi, la proposition de l’évêque auxiliaire de Bruxelles (Belgique), Mgr Jean Kockerols, de réfléchir à un «ministère presbytéral» pour des jeunes mariés n’a pas suscité véritablement de discussions au sein de l’aula.

L’assemblée synodale est réunie en congrégation générale jusqu’à la fin de la session de l’après-midi du 11 octobre. Puis, les Pères synodaux et auditeurs se retrouveront à nouveau en groupes linguistiques, les circoli minori (cercles de discussion), jusqu’à la session du 15 octobre matin. Au sein de ceux-ci, les Pères synodaux seront appelés à voter des modi – amendements – à la seconde partie de l’Instrumentum laboris (document préparatoire de travail). (cath.ch/imedia/xln/rz)

Raphaël Zbinden

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