Synode: approfondir et élargir le sens du mot vocation

Les Pères synodaux veulent une «claire définition» de la vocation et une meilleure formation à l’accompagnement, selon les rapports des circoli minori après les discussions portant sur la seconde partie de l’Instrumentum laboris, diffusé le 16 octobre 2018 par le Saint-Siège.

Le 15 octobre après-midi, les participants au synode sur ›les jeunes, la foi et le discernement vocationnel’ se sont réunis en assemblée plénière pour écouter les rapports des circoli minori. De façon très libre, le rapporteur de chacun de ces groupes a donc présenté des suggestions pour la partie du document final basée sur la seconde partie de l’Instrumentum laboris, intitulée: ›Interpréter : foi et discernement vocationnel’.

Une «claire définition» de la vocation est essentielle, demande le groupe anglophone A comme plusieurs autres. Il faut «approfondir» et «élargir» le sens de ce terme, renchérit le groupe anglophone B. Cela est, selon le groupe hispanophone B, d’autant plus importante que «toute pastorale des jeunes est nécessairement vocationnelle». Quasiment tous les circoli minori rappellent la vocation universelle à la sainteté. «La vocation humaine fondamentale est une vocation à l’amour, qui pour les chrétiens porte un nom, celui de Jésus», souligne le groupe anglophone A.

Pour le groupe anglophone D, il convient de reconnaître les «différentes dimensions de la vocation». Nécessité d’autant plus grande, déplore le groupe hispanophone A, que l’Instrumentum laboris paraît seulement s’adresser à ceux «en processus vocationnel de vie religieuse ou sacerdotale». Et ce, même si le «thème de la vie consacrée est présenté très pauvrement».

«Toutes les vocations authentiques possèdent le bien véritable», rappelle le groupe anglophone C. Une précision d’autant plus utile concernant les personnes célibataires dont on ne peut dire «qu’elles n’ont pas de vocation ou refusent la vocation», insiste le groupe francophone B. il faut inviter ces personnes, suggère ce groupe, à «vivre leur condition dans la plénitude du don». «La vocation est toujours quelque chose de relationnel», réaffirme le groupe hispanophone A.

La communauté aide à discerner

Pour le groupe anglophone C, c’est le «vrai discernement» qui permet de reconnaître la vocation comme «invitation et non imposition». Le discernement, propose le groupe anglophone B, est une «entrée en relation de dialogue avec Dieu». C’est une «réalité dynamique», ajoute le groupe lusophone. Plusieurs groupes, notamment le groupe hispanophone B, insistent sur la «dimension communautaire» du discernement. «La communauté aide à discerner», explique ce groupe qui propose que le document final indique «de façon concrète et simple les étapes du discernement».

Le discernement demande donc de l’accompagnement, mais doit être fait en «liberté», un mot qui revient dans plusieurs rapports dont celui du groupe italophone C. Dans le «vrai accompagnement», détaille le groupe anglophone B, le discernement est fait par la personne accompagnée et non par l’accompagnateur. L’accompagnateur est donc celui qui «conduit au Christ dans le respect de la liberté», définit le groupe francophone A.

L’accompagnement est ainsi un «marcher ensemble», suggère le groupe hispanophone B. Il s’agit donc d’un «processus» et non d’une succession d’étapes. Pour plusieurs groupes, «le rôle de la communauté dans l’accompagnement est très important», selon les mots du groupe anglophone C. «L’accompagnement à la vie chrétienne est toujours à la fois un accompagnement personnel et un accompagnement communautaire», précise le groupe francophone C.

Pas d’improvisation

Pour sa part, le groupe lusophone insiste sur le fait que «l’art de l’accompagnement ne s’improvise pas». La formation des accompagnateurs doit être une «priorité», plaide ce groupe. Il est nécessaire de «bien qualifier» l’accompagnement, ajoute le groupe francophone A. Le groupe anglophone C propose quant à lui une description du climat de l’accompagnement : «amitié, confiance et chaleur», mais pas trop amical pour rester objectif.

Dans ce processus du discernement et de l’accompagnement, plusieurs groupes suggèrent de faire référence à des épisodes ou des figures bibliques. L’Evangile des pèlerins d’Emmaüs (Lc 24,13-25) revient en particulier dans de nombreux rapports. Le groupe anglophone D demande également de citer dans le document final des exemples bibliques de femmes.

Par ailleurs, plusieurs groupes, dont les deux hispanophones, ont insisté sur la jeunesse comme «lieu théologique». A travers elle, explique le groupe hispanophone A, Dieu «dit quelque chose à l’Eglise». La jeunesse est donc une «bénédiction» tant pour les jeunes que pour l’Eglise. «La jeunesse est une période bénie», se réjouit ainsi le groupe anglophone B. (cath.ch/imedia/mg/xln/pp)

Pierre Pistoletti

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