Sœur Nathalie Becquart: une «vision missionnaire» se dégage du synode des jeunes        

L’Eglise sera «redynamisée» si elle associe les jeunes à la mission, explique Sœur Nathalie Becquart, auditrice au synode sur ›les jeunes, la foi et le discernement vocationnel’.

Coordinatrice générale du pré-synode des jeunes en mars dernier, responsable de la pastorale des jeunes pour la Conférence des évêques de France jusqu’en septembre, Sœur Nathalie Becquart a été invitée à participer à l’assemblée synodale comme auditrice. Dans l’aula, souligne-t-elle, les jeunes jouent un «rôle majeur».

Pour la religieuse française, après plus de deux semaines de débats, l’ensemble des Pères synodaux ont compris la nécessité de l’évangélisation des jeunes par leurs pairs. Mais il faut selon elle aller plus loin: intégrer les jeunes à la mission vers tous. C’est donc une «vision missionnaire» qui doit se dégager du synode, avec un véritable «partenariat» d’évangélisation à nouer avec la jeunesse, dont l’Eglise ressortira «redynamisée».

Un mandat spécifique pour les jeunes?

Un «mandat spécifique» pourrait même être confié aux jeunes, espère-t-elle, pour répondre à certains défis missionnaires qui les concernent tout particulièrement et sur lesquels ils ont des réponses propres à apporter. A savoir l’écologie, les migrants et le numérique. Parmi ces trois sujets, relève Sœur Becquart, deux – les migrants et l’écologie – sont des préoccupations essentielles du pape François. Peut-être parce que celui-ci a compris que les jeunes sont ses meilleurs alliés pour parvenir à l’Eglise «en sortie» qu’il appelle de ses vœux.

Vers une Eglise «familiale»

Vécue à l’intérieur de l’aula, cette prise de conscience doit désormais être déployée hors des murs du Vatican. C’est un «défi» auquel l’assemblée a déjà proposé la première piste d’une lettre spécifiquement adressée aux jeunes, en plus du document final. De plus, relève Sœur Becquart, la nouvelle constitution Episcopalis communio organise sur la préparation et le déroulé de l’assemblée synodale, mais insiste également sur l’après.

Il va donc falloir que l’Eglise apprenne véritablement à travailler en équipe au niveau local, estime la religieuse xavière. «Un prêtre ou une religieuse ne peuvent plus être laissés seuls», il faut au contraire travailler en «synodalité». Notamment en laissant de réelles responsabilités aux jeunes, mais aussi en travaillant en mixité, hommes et femmes. En somme, l’Eglise doit devenir «familiale», un concept souvent mis en avant pendant le synode par les prélats africains.

Les femmes, une «urgence missionnaire»

Pour cela, poursuit la religieuse, il est nécessaire de prendre en compte la diversité des vocations – dont la réalité du célibat, vécu par de nombreux jeunes. Mais aussi et bien sûr la question des vocations féminines. Il existe en effet une «impression d’une pastorale vocationnelle centrée sur les garçons», admet Sœur Becquart. A tel point que la chute des vocations féminines est bien plus importante que celles masculines.

De même, à rebours de la réalité des siècles passés, les jeunes hommes tendent désormais à être plus croyants que les jeunes femmes. Avant d’être une question d’organisation, la question «massive» des femmes est donc une «urgence missionnaire». Les Pères synodaux, assure la religieuse française, en ont fortement conscience. Et cela est selon elle d’autant plus important «qu’un jeune ne peut pas se construire sans figure de référence». (cath.ch/imedia/xln/rz)

Raphaël Zbinden

Portail catholique suisse

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