Le cardinal Parolin rappelle l’action du Saint-Siège après la 1ere Guerre mondiale

L’implication du Siège apostolique pour la paix après l’Armistice de 1918 a permis d’augmenter «le respect et le prestige» accordés à la diplomatie papale, a expliqué le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat, lors d’une allocution prononcée le 14 novembre 2018 à un congrès organisé par le Comité pontifical des sciences historiques et rapportée par L’Osservatore Romano des 14-15 novembre.

En 1915, a rappelé le cardinal Parolin, les pays de la Triple-Entente et l’Italie ont signé le pacte de Londres. L’Italie accepte de s’engager contre les Empires centraux en échange de la promesse que la ›Question romaine’ – c’est-à-dire la controverse sur le pouvoir temporel du pape – ne serait pas abordée lors des négociations de paix. Le Saint-Siège s’est donc retrouvé exclu de celles-ci après la signature de l’Armistice du 11 novembre 1918.

Pourtant, a souligné le ›numéro 2’ du Vatican, le Saint-Siège a réussi à se renforcer sur la scène internationale dans les années suivant le conflit. Alors que l’Etat du Vatican n’existait pas encore, 27 pays – dont la France et le Royaume-Uni – ont des relations diplomatiques avec le Siège apostolique en janvier 1922, contre seulement 17 avant le conflit mondial. De fait, a assuré le cardinal Parolin, la «stricte impartialité» du pape Benoît XV (1914-1922) et son engagement pour la paix ont permis de renforcer «le respect et le prestige» accordés à la diplomatie papale.

Exclu des négociations, a détaillé le secrétaire d’Etat, le pontife n’en a pas pour autant renoncé à ses «uniques cartes»: la parole publique, la mobilisation des catholiques et l’influence de ses diplomates. Et ce afin d’agir en faveur d’un traité de paix basé sur «l’équité» plutôt que sur la justice seule. Selon le cardinal Parolin, Benoît XV gardait ainsi «perplexité et critique quand la paix restait sur le papier plutôt que dans le cœur des hommes».

Le défi de l’effondrement de l’Autriche-Hongrie

Ces négociations – qui aboutiront au traité de Versailles de 1919 – n’étaient pas les seules préoccupations de la diplomatie pontificale après l’Armistice, a relevé le ›bras droit’ du pape François. Le Saint-Siège devait aussi faire face au démantèlement de l’Empire austro-hongrois et l’apparition de nouvelles nations. Ce fut un «défi difficile» pour le Saint-Siège, mais qui fut affronté «avec courage et sans préjugé».

La situation en Russie n’était pas moins préoccupante pour le Siège apostolique, a remarqué le cardinal Parolin. Et pourtant, les diplomates du pape n’ont pas hésité à entrer en contact avec les bolchéviques pour permettre «la survie» du catholicisme. Si cette mission a échoué, ces contacts ont toutefois permis une «imposante mission caritative», sauvant des milliers de vie. (cath.ch/imedia/xln/mp)

Maurice Page

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