Pour Caritas Suisse, les primes d’assurance-maladie ne doivent pas excéder un mois de salaire

L’augmentation continue des primes d’assurance-maladie pousse de plus en plus de ménages vers la pauvreté, dénonce Caritas Suisse. L’œuvre d’entraide a demandé, le 19 novembre 2018 à Berne, que la charge annuelle des primes d’assurance-maladie ne dépasse pas un salaire mensuel.

L’expérience de Caritas montre que chaque année, des milliers de ménages sont confrontés à des difficultés financières dues à l’augmentation des primes d’assurance-maladie. Il arrive fréquemment que l’augmentation de salaire ne couvre pas l’augmentation des primes, ce qui pousse de plus en plus de familles à recourir à l’aide sociale. Il faut donc améliorer politiquement et socialement le système de réduction des primes, estime l’œuvre d’entraide catholique.

Le débat politique actuel ne permet pas d’espérer une détente pour les revenus les plus faibles, bien au contraire. Ainsi le parlement fédéral veut augmenter les franchises de l’assurance-maladie de 300 à 500 francs.

Les cantons ne remplissent pas leurs devoirs

Caritas dénonce en particulier le fait que plusieurs cantons négligent le système de réduction des primes. Leur engagement financier est à la traîne par rapport à l’évolution générale des primes.

Une enquête sur la pratique des cantons montre que le montant total de la réduction des primes est réparti entre quatre ‘pots’ différents: la réduction ordinaire des primes, les prestations complémentaires AVS-AI, l’aide sociale, et le remboursement d’actes de défaut de biens. Caritas peine à comprendre que le remboursement d’actes de défaut de bien, d’un montant global de 350 millions de francs, soit pris dans le pot de la réduction des primes.

Les données des cantons montrent que de plus en plus de réductions des primes sont transférées dans les ‘pots’ de l’aide sociale et des prestations complémentaires. Au lieu d’allouer davantage de ressources financières à la réduction des primes, de nombreux cantons se contentent de modifier la répartition des fonds. Et cela se fait au détriment de la réduction ordinaire des primes. Cette évolution accable les ménages aux revenus faibles et pousse de nombreuses familles dans la pauvreté.

Un modèle différencié de réduction des primes est urgent

Pour Caritas Suisse, plus de 20 ans après l’introduction de la LAMal (loi sur l’assurance maladie),  il est indispensable de garantir enfin un financement socialement acceptable de l’assurance-maladie. Concrètement, cela signifie que la charge annuelle des primes d’assurance-maladie pour une famille ou un ménage ne devrait pas dépasser le niveau d’un mois de salaire. La Confédération et les cantons doivent en conséquence fixer les règles nécessaires et inscrire dans la loi la charge maximum des ménages, conclut Caritas Suisse. (cath.ch/com/mp)

 

Maurice Page

Portail catholique suisse

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