«Il faut s'attaquer aux causes des flux migratoires», relève le cardinal Parolin à Marrakech

Pour enrayer les phénomènes des migrations, il faut permettre aux migrants de vivre «dans la sécurité et la dignité dans leur propre pays», a déclaré le cardinal secrétaire d’Etat Pietro Parolin, chef de la délégation du Saint-Siège lors de la Conférence intergouvernementale sur les migrations à Marrakech (Maroc), a annoncé le Saint-Siège le 11 décembre 2018.

L’adoption du Pacte mondial sur les migrations intervient à un moment critique de l’histoire, a déclaré le cardinal Parolin le 10 décembre. En effet, «plus de gens sont en déplacement que jamais auparavant». La migration, a-t-il néanmoins insisté, a toujours été une «réponse naturelle aux crises et au désir inné de plus grandes opportunités, d’une vie plus remplie, d’une plus grande liberté, de la paix et de la sécurité».

C’est pourquoi, «si nous voulons respecter notre engagement de rendre la migration volontaire et sûre, ordonnée et régulière, nous devons nous attaquer aux causes profondes des flux migratoires», a insisté le secrétaire d’Etat du Saint-Siège. Le premier engagement doit être celui en faveur de la paix et du développement.

Il convient par conséquent de s’attaquer aux facteurs défavorables de la migration, en particulier les conflits violents et la pauvreté extrême comme y invite le paragraphe 13 du Pacte mondial: »Nous devons travailler ensemble pour créer des conditions permettant aux communautés et aux individus de vivre dans la sécurité et la dignité dans leur propre pays». Le Saint-Siège est fier d’avoir été un contributeur de premier plan de ce passage, a souligné le ‘bras droit’ du pape François.

Mettre fin à la pratique de la détention des mineurs

Ce paragraphe s’applique également aux personnes en déplacement, qui «doivent être accueillies et traitées avec dignité, même s’il est décidé ultérieurement qu’elles doivent être renvoyées dans leur pays d’origine en toute sécurité». Dans cette optique selon le prélat, les migrants doivent «bénéficier d’une procédure régulière et faire l’objet d’une évaluation individuelle qui déterminera leur statut».

De telles mesures s’avèrent cruciales en particulier pour prévenir le fléau du trafic humain, a pointé le cardinal. Il s’agit dans le même temps de favoriser la réunification des familles et empêcher leur séparation tout au long du processus de migration. Et ce, tout en cherchant à mettre fin à la pratique de la détention, en particulier des mineurs.

Les Etats-Unis, l’Italie, la Pologne et la Suisse absents du Traité

Le cardinal Parolin a par ailleurs regretté que certains Etats aient décidé de ne pas participer au processus ou à cette conférence intergouvernementale. Le Saint-Siège, a-t-il assuré, est convaincu que les défis énormes que pose la migration sont mieux traités par des processus multilatéraux que par des politiques isolationnistes.

Le pacte mondial sur les migrations a été adopté le 10 décembre par 150 pays. En revanche une trentaine d’Etats ne l’ont pas signé, tels que les Etats-Unis, l’Australie, la Pologne, l’Italie ou encore la Suisse. (cath.ch/imedia/ah/mp)

Maurice Page

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