La messe du pape à Genève ne laissera pas d'ardoise au diocèse

L’évêché de Lausanne, Genève et Fribourg tire un bilan financier équilibré de la messe du pape à Genève, le 21 juin dernier. Sur les deux millions de charges, il ne reste plus que 60’000 francs à trouver.

Les coûts sont quasi définitifs: la messe du pape à Palexpo aura coûté 1,98 million de francs au diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg (LGF). «44% pour la sécurité et la gestion des flux de pèlerins, 39% pour l’infrastructure – dont la location de la salle, des chaises ou encore le paiement du personnel sur place – et 14% pour l’audiovisuel», analyse Jean-Baptiste Henry de Diesbach, économe diocésain. Le reste concerne «les divers», comme la liturgie, qui a nécessité l’achat de patènes, de chasubles et d’éléments décoratifs. «Nous avons pu bénéficier de la générosité de certains fournisseurs, ajoute-t-il. Sans quoi, la facture finale aurait été plus élevée».

850’000 francs de dons

Pour financer cette messe, dont les coûts équivalent les charges annuelles du diocèse, les Corporations et Fédérations catholiques cantonales, sollicitées par la Conférence centrale catholique romaine de Suisse, ont versé 300’000 francs. Ces entités avaient également prévu une couverture de déficit de 250’000 francs à laquelle l’évêché n’a pas eu recours.

«Nous avons reçu environ 850’000 francs de dons individuels, se réjouit Jean-Baptiste Henry de Diesbach. 2500 donateurs ont versé des sommes allant de 5 à 50’000 francs. 35% des recettes proviennent de Genève, précise-t-il. L’Eglise catholique romaine de Genève nous a ouvert son carnet de donateurs, ce qui est vraiment généreux. Il faut comprendre que, contrairement à d’autres cantons, l’Eglise à Genève vit principalement de dons. Et certains de ses donateurs ont réservé leur offrande pour financer cette messe du 21 juin.»

«Outre les dons de personnes privées, 450’000 francs proviennent des paroisses et des quêtes et 300’000 francs des communautés et institutions religieuses.»

Déduction faites des recettes sur place, il reste donc environ 60’000 francs à trouver. L’économe est confiant: «cette messe ne se soldera par un déficit important, comme ce fut le cas lors de la visite de Jean Paul II à Berne en 2004».

Une grosse charge de travail

Les enjeux de la visite du pape François le 21 juin 2018 a donné davantage de visibilité au Conseil Œcuménique des Eglises, entité internationale qui promeut l’œcuménisme en rassemblant la plupart des Eglises et communautés chrétiennes mondiales. Le diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg avait la responsabilité d’organiser la célébration eucharistique qui a suivi cette visite officielle. Elle a permis à 40’000 fidèles catholiques de Suisse et de France de rencontrer le pape François à Palexpo.

Elle a aussi donné des sueurs froides à l’évêché qui, avec le comité constitué pour l’événement s’est attelé en trois mois à l’organisation logistique et financière de l’événement. Une charge de travail d’envergure pour le personnel de l’évêché. «En juin dernier, il n’était pas rare que la lumière s’éteigne à trois heures du matin, pour se rallumer à l’aube». Et si c’était à refaire? «Pourquoi pas, lance-t-il après un bref instant de réflexion. D’autant que nous avons accumulé une expérience qui nous serait certainement utile». (cath.ch/pp)

Pierre Pistoletti

Portail catholique suisse

https://www.cath.ch/newsf/la-messe-du-pape-a-geneve-ne-laissera-pas-dardoise-au-diocese/