Evangile de dimanche: «C’est chez mon Père que je dois être»

Avec l’évangile de ce dimanche, nous avons le seul texte de la Bible qui nous parle de la geste de Jésus jeune. C’est dire s’il est hautement symbolique car l’Église a toujours écarté les écrits nous présentant Jésus faisant des miracles durant son jeune âge.

Durant ce temps de Noël, nous voici propulsés à la Pâque juive, à Jérusalem. Des fêtes qui s’y déroulent: pas un mot, d’une éventuelle célébration autour de Jésus (sa bar mitsvah par exemple) pas plus, alors qu’il en aurait eu l’âge. Par contre, nous voyons le jeune garçon s’attarder au Temple, sans en avoir prévenu ses parents au préalable. Ceux-ci quittent la ville avec les autres pèlerins, sans vérifier qu’il est bien avec eux. Rapidement Marie s’inquiète, mais il faudra trois jours pour le retrouver…

Accepter sans comprendre tout de suite, mais laisser se creuser en nous la méditation.

Or ces retrouvailles font apparaître que Marie, elle qui avait reçu en direct, l’annonce de l’Ange, n’est pas sur la même longueur d’onde que son fils. Encore tout émue de l’angoisse de la disparition de Jésus, elle lui reproche son absence, à laquelle répond l’étonnement tout aussi sincère de celui-ci: «Ne le saviez-vous pas? C’est chez mon Père que je dois être.»

La manifestation du mystère de Jésus réside bien sûr dans l’émerveillement de tous, en particulier des docteurs de la Loi devant la clairvoyance qui l’habite de toute évidence. Récapitulons: nous sommes à Jérusalem autour de Pâque et voici que Jésus disparaît durant trois jours avant d’être retrouvé sain et sauf. Il est des répétitions qui décidément ne doivent rien au hasard!

En effet, asséner à ses deux parents qui l’ont élevé au jour le jour jusque là: «C’est à mon Père que je dois être», dans le Temple de Jérusalem, c’est s’affirmer clairement être le Fils de Dieu. De plus, presque ironiquement il ajoute: «Ne le saviez-vous pas?» Même pour Marie et Joseph, il y a de quoi être désarçonné.

En quelque sorte, cela devrait nous rassurer lorsque nous avons de la peine à comprendre les desseins de Dieu, puisque même eux n’ont pas compris. Or cet évangile nous suggère, par l’attitude de Marie, la posture que le croyant doit adopter: «elle gardait en son cœur ces événements», tout comme à la crèche de Bethléem. Accepter sans comprendre tout de suite, mais laisser se creuser en nous la méditation. Pas plus que la nôtre, la foi de Marie est un chemin semé de roses.

Sœur Marie-Paule | 28.12.2018


« Les parents de Jésus le trouvèrent au milieu des docteurs de la Loi » (Lc 2, 41-52)

Chaque année, les parents de Jésus se rendaient à Jérusalem
pour la fête de la Pâque.
Quand il eut douze ans,
ils montèrent en pèlerinage suivant la coutume.
À la fin de la fête, comme ils s’en retournaient,
le jeune Jésus resta à Jérusalem
à l’insu de ses parents.
Pensant qu’il était dans le convoi des pèlerins,
ils firent une journée de chemin
avant de le chercher parmi leurs parents et connaissances.
Ne le trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem,
en continuant à le chercher.

C’est au bout de trois jours qu’ils le trouvèrent dans le Temple,
assis au milieu des docteurs de la Loi :
il les écoutait et leur posait des questions,
et tous ceux qui l’entendaient
s’extasiaient sur son intelligence et sur ses réponses.
En le voyant, ses parents furent frappés d’étonnement,
et sa mère lui dit :
« Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ?
Vois comme ton père et moi,
nous avons souffert en te cherchant ! »
Il leur dit :
« Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ?
Ne saviez-vous pas
qu’il me faut être chez mon Père ? »
Mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur disait.

Il descendit avec eux pour se rendre à Nazareth,
et il leur était soumis.
Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements.
Quant à Jésus, il grandissait en sagesse, en taille et en grâce,
devant Dieu et devant les hommes.

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