Le bilan diplomatique du Saint-Siège 2018 marqué par «l’accord provisoire» avec la Chine

En parallèle de la traditionnelle cérémonie des vœux du pape au corps diplomatique, le Saint-Siège a publié le 7 janvier 2019 une synthèse de son activité diplomatique pour l’année 2018. Parmi les faits marquants de l’année écoulée, figure l’accord «provisoire» historique entre la Chine et le Saint-Siège.

Au terme de cette année 2018, le nombre d’Etats entretenant des rapports avec le Saint-Siège s’élève à 183 pays sur les 197 reconnus par l’Organisation des Nations Unies, soit un chiffre stable par rapport à 2017. A cet ensemble diplomatique, s’ajoutent l’Union Européenne et l’Ordre souverain de Malte.

En prenant en compte ces deux derniers acteurs, le nombre de chancelleries et d’ambassades basées à Rome est de 89. A noter que la Ligue des Etats arabes, l’Organisation internationale pour les migrations (OMI) ainsi que l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) ont aussi des bureaux accrédités auprès du Vatican, sans pour autant avoir rang d’ambassade.

Le communiqué rappelle également la signature de l’accord «provisoire» signé avec la République populaire de Chine le 22 septembre. Alors que les deux parties n’entretiennent pas de relations diplomatiques, cet accord – tout provisoire soit-il – est sans aucun doute le principal succès diplomatique du Saint-Siège au cours de l’année écoulée. Il devrait permettre à Rome de nommer des évêques reconnus par Pékin, à travers un «dialogue».

Intégration dans la zone SEPA

Non mentionné par la note récapitulative diffusée par le Saint-Siège, un autre succès diplomatique est l’accord avec le Vietnam de nommer prochainement un représentant permanent dans le pays. Depuis 2011 seulement, le Vatican y dispose d’un représentant non permanent dont les visites ne peuvent excéder un mois et sont soumises à l’approbation du gouvernement.

Parmi les autres avancées diplomatiques de cette année 2018, figure un accord pour l’enseignement de la religion catholique dans les écoles publiques de Saint-Marin, pays enclavé dans l’Italie comptant 90% de fidèles catholiques. Par ailleurs, le Saint-Siège et le Bénin ont ratifié le 23 août un accord-cadre sur le statut de l’Eglise catholique.

En outre, le 16 juillet, le Saint-Siège a déposé l’instrument de ratification de la Convention régionale de l’UNESCO sur la reconnaissance des diplômes de l’enseignement supérieur en Asie et dans le Pacifique, tandis qu’il adhérait, le 21 mars, à l’accord partiel élargi sur les itinéraires culturels de l’Europe.

Enfin, le 30 novembre, l’Etat de la Cité du Vatican a été admis dans l’Espace unique de paiements en euros (SEPA), gage de la crédibilité des mesures de transparence financière et de gestion rigoureuse prises par le plus petit Etat du monde.

Une année de voyages en Amérique latine et en Europe

Comme l’a évoqué le pape François dans son discours de vœux au corps diplomatique, l’année 2018 a été rythmée par plusieurs voyages apostoliques hors d’Italie : durant le mois de janvier, au Chili et au Pérou, au mois de juin en Suisse, au mois d’août en Irlande et enfin au mois de septembre dans les pays baltes, en Lituanie, Lettonie et Estonie.

Un rythme soutenu qui devrait se maintenir, voire s’accélérer, en 2019. En janvier l’évêque de Rome s’envolera pour le Panama, suivront Abou Dabi en février, puis le Maroc en mars et la Bulgarie et la Macédoine et mai. Des rumeurs insistantes font état d’un voyage à Madagascar et en Afrique en septembre puis d’un autre au Japon en novembre.

Par ailleurs, le chef de l’Eglise catholique a accordé de nombreuses audiences à des chefs d’Etat ou de gouvernement en 2018. Le Turc Recep Erdogan a ainsi été reçu en février, le Français Emmanuel Macron en juin, le Sud-Coréen Moon Jae-in en octobre et le Palestinien Mahmoud Abbas début décembre. (cath.ch/imedia/xln)

Maurice Page

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