Evangile de dimanche: météo évangélique…

Ciel fermé? Ou ciel ouvert? Ainsi posée, la question peut sembler de peu d’intérêt. Et pourtant, qui ne s’est pas interrogé un jour ou l’autre: est-ce que Dieu est présent à notre monde? Plus précisément à ma vie, à mes joies et surtout à mes drames, à mes difficultés? Le thème du silence de Dieu a d’ailleurs préoccupé les théologiens, en particulier après les drames de la dernière guerre mondiale.

Certes, la prière des Psaumes, en Israël, atteste la foi et la confiance du croyant: «Dans l’angoisse, tu m’as mis au large» (Ps 4), mais très souvent se fait aussi entendre l’appel angoissé du fidèle: «Jusques à quand, Seigneur, m’oublieras-tu? Jusqu’à la fin? Jusques à quand vas-tu me cacher ta face?»  (Ps 13). «Mon Dieu, le jour j’appelle et tu ne réponds pas» (Ps 22). Sentiment donc de l’éloignement de Dieu, de son silence: «Qu’est donc le mortel, que tu t’en souviennes, Le fils d’Adam, que tu le veuilles visiter?» (Ps 8).

Oui, le ciel parfois paraît fermé: «Nos signes ont cessé, il n’est plus de prophètes, et nul parmi nous ne sait jusques à quand» (Ps 74). Le prophète était celui qui, au nom de Dieu, portait une parole, indiquait la route, redressait un peuple distrait, voire rebelle. Mais ces voix se sont tues, faute peut-être d’avoir été entendues… Sentiment douloureux d’abandon, de perte de repères: c’est l’expérience de beaucoup aujourd’hui encore.

«Il ne s’agit pas du ciel comme un lieu, mais du ciel comme désignant Dieu.»

L’image du ciel qui s’ouvre au-dessus de Jésus, au moment du baptême, est à interpréter sur le fond de cette expérience. Il ne s’agit pas du ciel comme un lieu, mais du ciel comme désignant Dieu. «Notre Père qui es aux cieux» signifie bien: notre Père qui est Dieu. Jésus sort du désert où il a résisté au démon, il parvient comme Josué au bord du Jourdain.

Au-delà s’ouvre la Terre Promise où il va commencer son ministère et nous ouvrir le chemin du salut. Il résume et porte en lui toute l’histoire d’Israël, histoire d’obéissance mais aussi de révolte, de guerres et d’échecs.

Et voilà que le ciel s’ouvre et que la voix du Père se fait entendre: «Toi, tu es mon Fils bien-aimé, en toi, je trouve ma joie». S. Luc – et lui seul – souligne dans cette scène que Jésus priait. C’est dans ce contexte de communion avec son Père que la manifestation en est offerte à nous, lecteurs de l’Evangile. Et l’Esprit Saint se manifeste sous l’apparence de la colombe qui, dans le Cantique des Cantiques, désignera Bien-Aimée.

En ce début d’année, la Trinité est ainsi dévoilée aux croyants que nous sommes, avec une invitation pressante à contempler ce Jésus Fils bien-aimé du Père, à l’accueillir, à l’écouter, à le suivre. Invitation à entrer nous aussi dans cette histoire d’amour entre Dieu et les hommes. Si vous consultez quotidiennement la météo, pensez aussi à consulter cette autre météo évangélique.

Jean-Michel Poffet | Vendredi 11 janvier 2019


Lc 3, 15-16.21-22

En ce temps-là,
le peuple venu auprès de Jean le Baptiste était en attente,
et tous se demandaient en eux-mêmes
si Jean n’était pas le Christ.
Jean s’adressa alors à tous :
« Moi, je vous baptise avec de l’eau ;
mais il vient, celui qui est plus fort que moi.
Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales.
Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. »

Comme tout le peuple se faisait baptiser
et qu’après avoir été baptisé lui aussi, Jésus priait,
le ciel s’ouvrit.
L’Esprit Saint, sous une apparence corporelle, comme une colombe,
descendit sur Jésus,
et il y eut une voix venant du ciel :
« Toi, tu es mon Fils bien-aimé ;
en toi, je trouve ma joie. »

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