Irak: le retour des chrétiens n'est pas pour demain

85% de la population ayant fui la Plaine de Ninive, suite à l’occupation des djihadistes du prétendu Etat islamique, ne sont pas encore prêts à revenir dans leur région d’origine, bien que la zone ait été libérée fin 2016.

C’est ce qu’a indiqué le 28 janvier 2019 Dindar Zebari, coordinateur des aides internationales au sein du gouvernement de la Région autonome du Kurdistan irakien. Le représentant du gouvernement régional a remarqué que certaines zones de la plaine, comme celles de Telkaif et Hamdaniya, sont devenues des zones militarisées aux mains de milices locales.

Dindar Zebari explique cette incertitude du retour par la crainte que les chrétiens ne soient pas protégés correctement contre les violences et les rétorsions. S’y ajoutent le manque de travail, la désarticulation des infrastructures, la présence inquiétante de formations armées autonomes, organisées sur base sectaire et non encadrées dans les forces armées fédérales.

Terres confisquées

«Dans de nombreux cas, a ajouté le coordinateur, des terres appartenant à des propriétaires chrétiens ou yézidis ont été confisquées pour altérer les équilibres démographiques de la zone».

Le 26 janvier, Nicodemus Daoud Sharaf, archevêque syro-orthodoxe de Mossoul et Kirkuk, a demandé au gouvernement fédéral de Bagdad de prendre ses responsabilités en ce qui concerne le processus de reconstruction et de repeuplement de Mossoul et des centres habités de la plaine de Ninive.

Il a par ailleurs dénoncé l’absence de reconstruction de nombreuses églises détruites ou dévastées au cours de la période d’occupation djihadiste, indiquant «la corruption» de l’appareil politique comme facteur clef pour comprendre l’incapacité de soutenir le retour dans ces régions des évacués se trouvant en grande partie actuellement dans la Région autonome du Kurdistan irakien. (cath.ch/fides/bh)

Bernard Hallet

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