Chine: «pas de compétition» mais des retrouvailles entre les évêques

«Malgré les apparences», l’Accord provisoire sur la nomination de évêques ne sert que la «réalisation des objectifs spirituels et pastoraux de l’Eglise», affirme le cardinal Fernando Filoni. Le préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples s’exprime ainsi dans un entretien avec L’Osservatore Romano du 2-3 février 2019. Le prélat entend dissiper toutes réserves concernant les récentes assignations de diocèses aux évêque chinois accueillis dans la communion avec Rome, rendues publiques le 2 février.

Pour le cardial Filoni, il est impossible de rester immobile dans un monde qui «court à une vitesse supersonique» et ressent dans le même temps le besoin urgent de redécouvrir les valeurs spirituelles et humaines. Le christianisme en dispose et peut les offrir à la Chine d’aujourd’hui, considère-t-il.

C’est la raison pour laquelle, au cours du processus de dialogue avec les autorités chinoises, soutient le prélat, le «Saint-Siège n’était et n’est animé que par la réalisation de ces «objectifs spirituels et pastoraux de l’Eglise». A savoir «soutenir et promouvoir la proclamation de l’Evangile, atteindre et préserver la pleine et visible unité de la communauté catholique en Chine».

Ni victoire ni défaite

Malgré les apparences, il ne s’agit donc pas selon lui de livrer des «immigrés clandestins» à des «fonctionnaires» ou à des autorités civiles, ni d’une victoire sur la communauté non officielle. Il ne s’agit pas plus d’établir «qui gagne ou qui perd, qui a raison ou qui a tort». «Nous ne pouvons pas parler de compétition, mais de frères et sœurs dans la foi qui se retrouvent tous dans la maison commune», insiste-t-il.

Au cours des soixante années qui ont suivi la création de l’Association patriotique réunissant les évêques officiels soutenus par le gouvernement chinois, «tout le monde a souffert, de manière inégale mais dramatique, tant sur le plan physique que moral», déplore le cardinal. «Nous ne pouvons pas ignorer non plus les angoisses intérieures de qui avait adhéré, ou en a été contraint», à l’Association patriotique et donc à la rupture des relations avec le Saint-Siège.

«Je ne partage pas l’attitude» de ceux qui ne «cherchent pas à comprendre le point de vue des autres», mais «risquent surtout de ne pas se retrouver en harmonie avec Pierre», confie le haut prélat. C’est en effet «seulement avec la contribution de tous» que l’Eglise de demain pourra être construite dans le respect des libertés. (cath.ch/imedia/ah/rz)

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Raphaël Zbinden

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