Perspectives suisses pour le mois missionnaire extraordinaire d'octobre 2019

Voulu par le pape François, le mois missionnaire extraordinaire d’octobre 2019 doit relancer la réflexion et l’engagement pour la mission. Sous le thème «baptisés et envoyés», les paroisses, les communautés et les mouvements sont invités à se mobiliser pour suivre l’appel de Jésus: «Allez dans le monde entier et proclamer l’Evangile à toute la création» (Mc 16,15)    

Les responsables de Missio, échange et partage entre Eglises, ont présenté, le 5 mars 2019, à Fribourg, les grandes lignes de la célébration en Suisse du mois missionnaire d’octobre prochain. La démarche reposera sur les quatre piliers proposés par le pape François: la rencontre personnelle avec Jésus; le témoignage des saints et martyrs; la formation missionnaire et la charité ou la solidarité au sein de l’Eglise.

Rome n’a pas donné de directives plus précises quant à la célébration de ce mois missionnaire laissant aux diocèses et aux conférences épiscopales la responsabilité de l’organiser selon les contextes locaux. En Suisse, une commission spéciale de la Conférence des évêques (CES) a été mise sur pied pour promouvoir le projet.

Etre chrétien ce n’est pas appartenir à un club

«Etre chrétien n’est pas appartenir à un club ou défendre une tradition, mais c’est avant tout un envoi», a d’emblée souligné Martin Brunner-Artho, directeur de Missio. «Cette mission, nous l’avons reçue par notre baptême. Elle commence chez moi, mais ne finit pas chez moi.» Le logo et le slogan ‘Baptisés et envoyés’ illustrent cette réalité. Le logo représente une sphère cerclée de deux bandeaux aux couleurs des cinq continents. On peut aussi y voir le vert de l’espérance, le blanc de la foi et le rouge de la charité.

Trois temps forts

Au plan suisse, trois temps forts sont d’ores et déjà prévus. Le premier est une célébration d’ouverture, avec les évêques suisses, le 1er octobre, au baptistère de Riva San Vitale, au Tessin. Ce bâtiment est le plus ancien édifice chrétien de Suisse encore debout. Il symbolise l’ancrage dans le baptême. Le 1er octobre, l’Eglise célèbre en outre sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, patronne des missions.

Le deuxième événement est la célébration du dimanche de la mission universelle, le 20 octobre 2019. Toutes les paroisses et communautés sont invitées à redécouvrir la dimension universelle et caritative de la mission.

À la fin du mois, le 31 octobre 2019, aura lieu une célébration d’envoi missionnaire dans les paroisses, car le mois missionnaire n’est qu’un début.

Appel à projets

Les responsables de Missio ont en outre lancé un appel à mener des actions indépendantes: rencontres, témoignages, conférences, prières, pèlerinages, actions de solidarité, expositions. Toutes les idées et les formes sont les bienvenues. «Il faut chauffer, les équipes pastorales, les prêtres et les paroisses», a souligné Mgr Jean Scarcella, Abbé de St-Maurice et responsable du dicastère de la Mission au sein de la Conférence des évêques suisses.

Pour promouvoir et soutenir le mois missionnaire, l’équipe de Missio s’est renforcée de deux responsables de projet: Matthias Rambaud, pour la Suisse romande à 30%, et Aleksandra Pytel pour la Suisse alémanique à 50%. Outre la gestion du site internet spécifique et des réseaux sociaux, ils sont chargés de coordonner les diverses activités et d’offrir divers outils d’animation et de réflexion. L’abbé François-Xavier Amherdt, professeur de pastorale à la Faculté de théologie de l’Université de Fribourg, a déjà développé un petit ‘décalogue’ de la mission selon le pape François.

Un des premiers outils d’animation est une chaîne sur les réseaux sociaux. Autour du hastag #mymission is, les personnes sont invitées à dire en quelques mots le sens de la mission pour elles et à relancer la question à une autre personne. Testée en ‘live’ lors de la rencontre de présentation à Fribourg, l’idée a séduit par sa capacité à susciter immédiatement le dialogue.

Laboratoire d’innovation missionnaire

Matthias Rambaud a suggéré également la mise en place, au plan cantonal ou diocésain, de «laboratoire d’innovation missionnaire». Il s’agirait d’abord d’ouvrir une plate-forme pour recevoir les idées ou les projets des baptisés. Ces projets seraient ensuite présentés et soumis à une assemblée chargée d’en choisir un certain nombre en vue de les développer. Le responsable local, évêque, vicaire épiscopal ou autre, apporterait la caution ecclésiale.

Dans ce second temps, quelques mois plus tard, une nouvelle assemblée devrait permettre le lancement de la réalisation du projet avec un envoi en mission de la part de l’Eglise locale.

«Nous avons semé, les pousses commencent à germer, nous espérons avoir de beaux fruits en automne», a conclu Martin Brunner-Artho (cath.ch/mp)

Maurice Page

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