Les cardinaux félicitent le pape François pour l’anniversaire de son élection        

«Bénissez-nous Saint-Père et sachez que nous sommes proches de vous avec grande affection et sincère dévotion», a assuré le cardinal Giovanni Battista Re au pape François le 13 mars 2019 pour le sixième anniversaire de son élection, a rapporté Vatican News.

Préfet émérite de la Congrégation pour les évêques, c’est en tant que vice-doyen du collège cardinalice que le cardinal Re a pris la parole au nom de tous ceux qui ont reçu la barrette rouge. «Nous demandons au Seigneur d’être lumière de soutien et de réconfort dans votre mission de confirmer les frères dans la foi, d’être le fondement de l’unité et d’indiquer à tous la voie qui mène vers le ciel», a-t-il déclaré en s’adressant au pontife.

Le cardinal Re a prononcé ces quelques mots à Ariccia, près de Rome, où le pape et la Curie romaine se sont retirés pour suivre leurs exercices spirituels de Carême. «Nous sommes pleins de joie de pouvoir célébrer avec vous ce matin la messe que vous présidez», a encore assuré le prélat.

6ème anniversaire du pontificat de François: l’essentiel

Le pape François a vécu et va vivre des mois intenses entre voyages et synodes. Sa sixième année a été caractérisée par le fléau des abus sexuels et la souffrance liée à certaines tensions internes. La réponse a été une invitation à retourner au cœur de la foi, note Andrea Tornielli, directeur éditorial du Dicastère pour la communication du Saint-Siège.

Le sixième anniversaire de l’élection voit le pape François engagé dans une année dense en importants voyages internationaux, marquée au début et à la fin par deux événements «synodaux»: la rencontre pour la protection des mineurs au mois de février dernier au Vatican, avec la participation des présidents des Conférences épiscopales du monde entier, et le Synode spécial sur l’Amazonie, de nouveau au Vatican, en octobre prochain.

Liberté religieuse et œcuménisme au cœur des préoccupations

Le récent voyage aux Emirats arabes unis qui a été l’occasion pour l’évêque de Rome de signer une déclaration commune avec le grand imam d’Al-Azhar a eu un impact considérable. «Un document qui, espérons-le, pourra avoir des conséquences dans le domaine de la liberté religieuse», poursuit Andrea Tornielli.

Le thème de l’œcuménisme prévaudra lors des prochains voyages en Bulgarie, puis en Roumanie, tandis que le voyage souhaité au Japon, mais non encore officialisé, pourra contribuer au souvenir de la dévastation causée par les armes nucléaires, comme un avertissement pour le présent et l’avenir de l’humanité qui fait l’expérience de «la troisième guerre mondiale en morceaux» dont le pape parle souvent.

Abus sexuels

Mais le regard sur l’année écoulée ne peut ignorer ni la réémergence du scandale des abus, ni les divisions internes qui ont conduit en août dernier l’ancien nonce apostolique Carlo Maria Viganò à demander publiquement la démission du pape pour la façon dont l’affaire McCarrick a été traitée. Et cela alors même que le pape François célébrait l’eucharistie avec des milliers de familles à Dublin lors d’une rencontre mondiale centrée sur la beauté et la valeur du mariage chrétien.

Face à ces situations, relève le directeur éditorial du Dicastère pour la communication, l’évêque de Rome a demandé à tous les fidèles du monde de réciter le Rosaire chaque jour, pendant toute la durée du mois marial d’octobre 2018, afin de s’unir «en communion et en pénitence, en tant que peuple de Dieu, et pour demander à la Sainte Mère de Dieu et à Saint Michel Archange de protéger l’Eglise du diable, qui cherche toujours à nous séparer de Dieu et nous diviser entre nous».

L’Eglise n’est pas composée de super-héros

«Par ses paroles et son appel au peuple de Dieu pour qu’il prie afin de maintenir l’unité de l’Eglise, François a fait comprendre la gravité de la situation et a exprimé en même temps la conscience chrétienne qu’il n’existait pas de remède humain en mesure d’indiquer une voie de sortie».

Une fois encore, note Tornielli, le pape est allé à l’essentiel: l’Eglise n’est pas composée de super-héros (ni même de super-papes) et ne raisonne pas en termes de ressources humaines ou de stratégies pour avancer. «Elle sait que le Malin est présent dans le monde, que le péché originel existe et que, pour nous sauver nous-mêmes, nous avons besoin de l’aide du Très Haut. Le répéter ne signifie en rien minimiser les responsabilités personnelles des individus, ni même de l’institution, mais les replacer dans leur contexte réel».

Ne pas se présenter comme des ‘purs’

«Avec cette demande d’intercession», pouvait-on lire dans le communiqué du Vatican contenant l’appel du pape à réciter le Rosaire en octobre dernier, «le Saint Père demande aux fidèles du monde entier de prier afin que la Sainte Mère de Dieu place l’Eglise sous son manteau protecteur; et ainsi la préserver des attaques du mal, du grand accusateur, et la rendre à la fois de plus en plus consciente des abus et des fautes commises au présent et par le passé».

«Au présent et par le passé, car ce serait une erreur de se décharger des fautes sur ceux qui nous ont précédés pour se présenter comme ‘purs’. Aujourd’hui encore, l’Eglise doit demander à quelqu’un d’Autre d’être libérée du mal. Une réalité que le pape, dans la continuité de ses prédécesseurs, a constamment rappelée».

L’Eglise mendiante de guérison

«L’Eglise ne se rachète pas seule des maux qui l’affligent. Jusque dans le gouffre abominable des abus sexuels commis par des clercs et des religieux, elle ne pourra sortir en force ni des processus d’auto-purification, ni en se remettant à ceux qui se sont investis du rôle du purificateur. Elle a besoin de normes de plus en plus efficaces, de responsabilité et de transparence qui, même si indispensables, ne seront jamais suffisantes».

«Car l’Eglise, nous rappelle aujourd’hui le pape François, n’est pas autosuffisante et témoigne de l’Evangile à de nombreux hommes et femmes blessés de notre époque, précisément parce qu’elle se reconnaît elle aussi comme mendiante de guérison, nécessiteuse de miséricorde et du pardon de son Seigneur. Jamais peut-être comme au cours l’année troublée qui vient de s’écouler, la sixième de son pontificat, le pape, qui se présente comme ‘un pécheur pardonné’, suivant l’enseignement des Pères de l’Eglise et de son prédécesseur immédiat, Benoît XVI, n’a autant témoigné du fait essentiel et plus actuel que jamais: la foi chrétienne». (cath.ch/imedia/vaticannews/be)

Jacques Berset

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