Comme à son habitude, le pape a accueilli son hôte dans l’antichambre de sa bibliothèque privée. Visiblement très ému, Salva Kiir Mayardit a longuement embrassé les mains du pontife. Puis, les deux hommes se sont isolés pour un tête-à-tête d’une vingtaine de minutes, en présence d’un interprète de la Secrétairerie d’Etat.
Au cours des discussions «cordiales», le pape François «a exprimé le désir que soient vérifiées les conditions pour une possible visite au Soudan du Sud, en signe de proximité avec la population et d’encouragement au processus de paix».
L’évêque de Rome avait déjà formulé ce vœu en février 2017, mais ce voyage avait été reporté sine die en raison de la guerre civile sur place. Depuis septembre dernier, un accord de paix semble être parvenu à stabiliser la situation. Selon les rumeurs, le pape François devrait se rendre en Afrique en septembre prochain. Une visite du Soudan du Sud pourrait alors advenir au cours de ce déplacement.
Par ailleurs, les deux chefs d’Etat sont revenus sur les «bonnes relations» bilatérales. La contribution de l’Eglise catholique dans les domaines de l’éducation et dans la santé a été soulignée, ainsi que son aide pour le «processus de réconciliation et de reconstruction» de la nation. Le pontife a attiré une attention particulière sur la nécessité d’une solution définitive aux conflits, pour permettre le retour des déplacés et le développement intégral du pays.
Au cours du traditionnel échange de cadeaux, le chef de l’Eglise catholique a notamment offert le médaillon de la paix. «Il représente l’union», a-t-il expliqué en décrivant cette médaille ornée d’un olivier. Il a également remis son message pour la Journée mondiale de la paix ainsi que le document sur la fraternité humaine, signé en février avec le grand imam de la mosquée Al-Azhar, plus haute autorité de l’islam sunnite.
Après son entretien avec le pape François, Salva Kiir Mayardit s’est réuni avec le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’Etat, et Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations avec les Etats.
Au Soudan du Sud, l’accord de paix conclu en septembre 2018 entre le président Salva Kiir et Riek Machar, son ancien vice-président devenu un farouche opposant, était censé mettre un terme à la sanglante guerre civile qui déchire le pays depuis décembre 2013. Cet accord, qui devait déboucher sur la formation d’un gouvernement de transition, est en danger, déploraient les évêques catholiques du pays fin février 2019.
Dans un communiqué publié suite à leur rencontre, les prélats expliquaient que les parties étaient prêtes à reprendre les combats (cath.ch/imedia/xln/vaticannews/be)
Jacques Berset
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