Evangile de dimanche: soupçon vs confiance

Souvenir d’enfance. Ma petite sœur saute et court sur un muret. «Tu vas tomber et de faire du mal, arrête et reste tranquille!» , la prévient notre grand-mère. Ce qui devait arriver, arrive. La petite tombe: pleurs et écorchures. «Voilà, c’est le bon Dieu qui t’a puni», gronde l’aïeule. Du tac au tac, elle s’entend répondre: «Non, Dieu ne punit jamais!» Stupeur.

S’ensuit une conversation entre adultes où mère et fille s’expliquent. C’est ainsi que notre grand-mère a découvert, à soixante ans, un autre visage de notre Dieu, celui que nous présentait son Fils, doux et humble de cœur, tendresse et pitié, comme nous le redit le psaume responsorial.

Combien cette image du Dieu punisseur a besoin d’être corrigée! Mais ce n’est pas pour autant un blanc-seing pour entretenir une certaine inconscience ou pire, une bonne conscience généralisée. Non, il y a urgence à la conversion en vue du Royaume.

«Combien cette image du Dieu punisseur a besoin d’être corrigée!»

La parabole du figuier stérile est une illustration de l’infinie patience de Dieu. Si chacun de nous est un peu semblable à cet arbre qui, depuis trop longtemps, ne donne pas de fruit, Dieu, lui, est à l’image de ce vigneron, patient au-delà du raisonnable qui accorde une année de grâce. C’est ce temps favorable que représente le carême, propice au salut. Inaltérable patience où percent à la fois la désillusion devant ses contemporains et son incoercible souci des pécheurs.

Il n’est jamais trop tard pour nous convertir. Deux attitudes s’offrent à nous: celle du soupçon envers Dieu ou celle de la confiance qui nous permet de croire définitivement que le dessein de Dieu est bienveillant, hier, comme aujourd’hui… Et Dieu vit que cela était bon!

Sœur Marie-Paule | Vendredi 22 mars 2019


Lc 13, 1-9

Un jour, des gens rapportèrent à Jésus l’affaire des Galiléens
que Pilate avait fait massacrer,
mêlant leur sang à celui des sacrifices qu’ils offraient.
Jésus leur répondit :
« Pensez-vous que ces Galiléens
étaient de plus grands pécheurs
que tous les autres Galiléens,
pour avoir subi un tel sort ?
Eh bien, je vous dis : pas du tout !
Mais si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de même.
Et ces dix-huit personnes
tuées par la chute de la tour de Siloé,
pensez-vous qu’elles étaient plus coupables
que tous les autres habitants de Jérusalem ?
Eh bien, je vous dis : pas du tout !
Mais si vous ne vous convertissez pas,
vous périrez tous de même. »
Jésus disait encore cette parabole :
« Quelqu’un avait un figuier planté dans sa vigne.
Il vint chercher du fruit sur ce figuier,
et n’en trouva pas.
Il dit alors à son vigneron :
›Voilà trois ans que je viens
chercher du fruit sur ce figuier,
et je n’en trouve pas.
Coupe-le. À quoi bon le laisser épuiser le sol ?’
Mais le vigneron lui répondit :
›Maître, laisse-le encore cette année,
le temps que je bêche autour
pour y mettre du fumier.
Peut-être donnera-t-il du fruit à l’avenir.
Sinon, tu le couperas.’ »

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