Le martyre des missionnaires est un «calvaire contemporain», estime le pape

Face aux violences subies par de nombreux missionnaires partout dans le monde, il est un «devoir» pour les catholiques de «faire mémoire de ce calvaire contemporain», a déclaré le pape François après la prière de l’Angélus récitée depuis les fenêtres du Palais apostolique, au Vatican le 24 mars 2019.

Au cours de l’année 2018, «de nombreux évêques, prêtres, religieux et fidèles laïcs ont été victimes de violences», partout dans le monde, a rappelé le pontife. Pas moins de quarante missionnaires ont été tués, a-t-il souligné, ce qui représente presque le double par rapport à l’année précédente.

C’est pourquoi, alors que l’Eglise célèbre aujourd’hui une journée en mémoire des missionnaires martyrs, le pape François a invité les fidèles à «faire mémoire du calvaire contemporain des frères et sœurs persécutés ou tués à cause de leur foi en Jésus». Pour lui, il s’agit d’un devoir de gratitude pour toute l’Eglise. Ce devoir de mémoire est également une impulsion permettant ensuite de témoigner avec courage de la foi et de l’espérance chrétienne. Car Celui en qui les fidèles catholiques croient a vaincu pour toujours la haine et la violence. Il l’a fait «sur la croix» et grâce à son amour.

Le chef pape a également mentionné la nouvelle béatification du médecin espagnol Mariano Mullerat i Soldevila (1897-1936). En s’occupant de la souffrance physique et morale des plus faibles, ce père de famille a témoigné par sa vie et par son martyre de la primauté de la charité et du pardon, a-t-il affirmé. Mariano Mullerat a été tué à l’age de 39 ans pendant la guerre civile espagnole. Ce nouveau bienheureux est un exemple pour tous, a pointé le pape faisant alors applaudir les fidèles rassemblés sur la place Saint-Pierre.

Nicaragua, Nigéria, Mali

Depuis le 27 février dernier, a encore soutenu le successeur de Pierre, d’importants pourparlers sont en cours au Nicaragua pour résoudre la grave crise socio-politique dans laquelle est plongé le pays. Le pape a salué cette initiative et encouragé les différentes parties à trouver le plus vite possible une solution pacifique pour le bien de tous. Le pontife argentin a également demandé de prier pour les nombreuses victimes des récents attentats au Nigéria et au Mali. «Que le Seigneur accueille ces victimes, guérisse les blessés, console les familles et convertisse les cœurs», a-t-il imploré avant de faire réciter à la foule un ‘Ave Maria’.

Le pape François a par ailleurs assuré son intention d’aller à Lorette le 25 mars pour signer l’exhortation apostolique dédiée aux jeunes à la suite du synode des évêques sur les jeunes, la foi et le discernement vocationnel du mois d’octobre 2018. Le chef de l’Eglise catholique a demandé que chacun prie pour lui «afin que le ‘oui’ de Marie devienne le ‘oui’ de tous».

«Le Seigneur nous invite à la conversion»

Peu avant la prière de l’Angélus, le pape a commenté l’Evangile de ce troisième dimanche de Carême (Lc 13, 1-9). Pendant cette période de renouveau spirituel et d’ouverture confiante à la grâce de Dieu menant à la fête de Pâques, a-t-il confié,»le Seigneur nous invite à la conversion». Chacun des fidèles catholiques doit selon lui se sentir interpellé par cet appel, et corriger certaines attitudes dans leur vie, leur façon de penser ou de vivre avec les autres. Les possibilités de changer ne sont pas illimitées, a-t-il accentué, il y a donc urgence à se convertir.

En même temps, a indiqué le pontife, «il faut imiter la patience de Dieu». Dieu a confiance dans les capacités de tous à se relever et à reprendre le voyage, a-t-il insisté. Dieu est un père et Il n’éteint pas la petite flamme de l’espérance. Au contraire, Dieu accompagne ceux qui sont faibles afin qu’ils puissent renforcer la communauté en leur apportant leur «contribution d’amour». (cath.ch/imedia/pad/bh)

Bernard Hallet

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