«Vous connaissez l’expression ‘grenouilles de bénitier’, pour désigner des femmes qui passent beaucoup de temps à l’église?», demande Christophe Godel, vicaire épiscopal pour le canton de Vaud. «Eh bien, j’ai toujours trouvé ce qualificatif insultant pour toutes les femmes qui s’engagent corps et âme dans nos paroisses. Il est grand temps de changer ça!»
L’abbé Godel a trouvé un moyen original de faire évoluer les mentalités. Plutôt que de rabrouer les hommes qui utilisent régulièrement cette expression – parfois même dans les murs de l’église – il privilégie l’humour et la pédagogie. Il a fait installer un crapaud de bénitier dans l’entrée de la basilique Notre-Dame à Lausanne, «l’église-mère» du canton de Vaud.
«Et ça marche!, se réjouit le prêtre. Plusieurs paroissiens trouvent positif de retrouver une œuvre contemporaine dans leur lieu de culte. Mais la plupart sont intrigués et se demandent ‘à quoi sert cet animal’?»
Un panneau explicatif a donc été installé. On peut y lire, entre autres: «Ici, tous les crapauds de bénitier sont aussi les bienvenus». Et un tableau est mis à disposition de celles et ceux que l’œuvre inspire. Un paroissien y a notamment écrit: «Le crapaud est un animal éminemment utile et de bonne compagnie». Ou encore: «Dans ce lieu, le crapaud et la blanche colombe avancent main dans la main».
L’œuvre en bronze (90 x 50 x 20 cm) a été réalisée par Max Fisch, un paroissien de la ville de Lausanne, à la demande de Christophe Godel. Le vicaire épiscopal raconte avoir eu cette idée en contemplant lui-même un sculpture de crapaud qui lui avait beaucoup plu. «Si l’expérience est concluante, déclare-t-il, je pense que je vais commander une sculpture de poisson [symbole des premiers chrétiens, ndlr]». (cath.ch/gr)
Grégory Roth
Portail catholique suisse
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